Congo-Kinshasa: Dialogue ou élection ?

La République démocratique du Congo se trouve à la croisée des chemins à un peu près de 9 mois des élections. La guerre de l'Est réactivée par le Rwanda avec son soutien au M23, a délesté le gouvernement d'une partie de son territoire. Cette gestion hémiplégique du pays, est-elle en mesure de garantir la légitimité des élections 2023 ? C'est dans ces entrefaites que la communauté internationale, s'invite au débat en RDC.

Il est vrai que les pressions diplomatiques sur la RDC risquent de rompre l'élan du cycle électoral lancé en 2006, consolidé en 2011 et poursuivi en 2018. L'espoir pour la RDC de cimenter sa démocratie, est battue en brèche par les interférences de la communauté internationale qui veut imposer un dialogue avec le M23. Les 15 membres du Conseil de sécurité refusent de sanctionner le Rwanda qui oeuvre à la déstabilisation d'un Etat membre des Nations Unies. Et pourtant, c'est dans ces conditions que la Russie a écopé diverses sanctions à la suite de ce qu'elle a dénommé "opération spéciale" en Ukraine.

La RDC, pays de l'Afrique centrale ne préoccupe pas autant les Occidentaux qui renouent désormais avec la guerre à sa porte plusieurs années après les deux guerres mondiales. C'est le lieu de reconnaitre que l'agression en RDC est "une guerre oubliée". La diplomatie africaine se met en branle avec l'envoi des émissaires des 15 membres du Conseil de paix et sécurité de l'Union Africaine (CPS). C'est l'organe décisionnel permanent de l'Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits.

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Entretemps, au niveau de la sous-région, il existe les accords de Nairobi et Luanda dûment signés par les chefs d'Etat réunis au Kenya et en Angola. Les pays de l'Afrique de l'Est pour la plupart, n'adhèrent pas complètement à ce processus de pacification de la RDC surtout quand il exige le cantonnement du M23 à Sabinyo en territoire congolais frontalier avec le Rwanda. L'idée de réviser ces accords de Luanda et de Nairobi hante certains chefs d'Etat. Objectif : oeuvrer pour créer un espace de dialogue entre le gouvernement de Kinshasa et le M23. Ce dont ne veut pas entendre parler Kinshasa. C'est ainsi que certains n'hésitent pas à maintenir la pression sur Kinshasa en laissant le Rwanda violer délibérément le cessez-le-feu sur les différents fronts.

La SADC se signale en réactivant l'axe Kinshasa-Luanda-Pretoria. L'autorité de Joao Lourenço dont la qualité de médiateur désigné par la CIRGL semble remise en cause par le M23 instrumentalisé par le Rwanda quand il fait semblant de dégarnir un front pour renforcer les autres en violant le cessez-le-feu qu'il décrète.

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