Madagascar: Concertation nationale - L'opposition de plus en plus divisée

Le quartier d'Anosy, à Antananarivo.

A environ 8 mois du premier tour de la présidentielle, l'opposition n'arrive pas à s'entendre.

L'élection reste notre priorité

Sur les ondes de l'AZ Radio, le discours des leaders du mouvement Miara-Manonja a pris à contre-pied les partisans de l'organisation d'une concertation nationale. Contrairement à la grande famille de l'opposition qui tient mordicus à une concertation au sommet, dirigée par le FFKM. " Nous ne sommes pas contre l'amélioration du système électoral : la liste, le code ou encore la CENI. Mais il n'est plus temps d'organiser une concertation nationale. L'élection reste notre priorité ", a fait entendre Fidèle Razara Pierre, hier durant l'émission AZ Miara-Manonja. Pas plus tard que ce samedi, dans un communiqué signé par son secrétaire national, Rina Randriamasinoro, le parti de l'ancien président Marc Ravalomanana, déplore que " le Régime, jusqu'ici, ne donne aucun signe sur la tenue éventuelle d'une concertation nationale demandée par les Partis politiques et la Société civile pour instaurer d'une manière inclusive et consensuelle, un climat apaisé et un environnement favorable pour une élection crédible ".

Le double langage de Fidèle Razara Pierre, inquiète l'aile dure de l'opposition. Dans le camp du régime, la stratégie est maintenant de décrédibiliser l'initiative du FFKM à mettre tous ses " enfants " autour d'une table afin de discuter du contexte politique du moment mais aussi des élections à venir. Le discours de Fidèle Razara Pierre d'hier le rapproche de plus en plus de cette position du régime. Peu importe, le député d'Ambatondrazaka reste fidèle à certains principes de Miara-Manonja. " Aucun prolongement du mandat du président Andry Rajoelina ni une nouvelle transition ne sera tolérable ", a-t-il d'ailleurs souligné avant de tonner que " le problème de Madagascar sont les dirigeants actuels. Nous faisons en sorte qu'à partir du mois de novembre, il n'y aura plus de Rajoelina au pouvoir ".

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Dénominateur commun

Un nouveau rapport de force se dessine sur l'échiquier politique malgache. Même si les partis de l'opposition n'arrivent pas à se mettre au même diapason, battre et combattre Rajoelina sur l'arène électorale restent leur dénominateur commun. Dans le camp de la majorité, l'hémorragie a bien commencé. Des éléments ont déjà quitté la maison " orange ", en proie à la division. A l'allure où vont les choses, ces abandons se feront bientôt ressentir même si les discours d'allégeance au président Andry Rajoelina se multiplient. " S'ils ont préféré de prendre l'écart par rapport au régime, c'est qu'ils sont conscients qu'ils se sont trompés. Nous étions convaincus depuis le début qu'il n'a pas les épaules nécessaires pour diriger le pays ", a avancé l'animateur de l'AZ Miara-Manonja.

Dans le camp d'en face, la vigilance est de mise. " Une opposition divisée n'aura jamais le pouvoir ", a poursuivi Fidèle Razara Pierre. " Ne nous laissons pas séduire par la nouveauté. Nous étions contre ce régime depuis le début et il y a ceux qui étaient toujours avec nous. Ce sont ceux qui ont eu de l'hésitation que nous avons essayé de convaincre ", a-t-il fait savoir. Une manière de mettre en garde déjà les partisans de l'opposition sur le choix qu'ils vont faire aux prochaines consultations. " Ceux qui ont quitté le camp du régime ne devraient pas nous diviser ", continue-t-il avant d'indiquer que " le Miara-Manonja ne déclare la guerre à personne ". Avec ces pullulements intervenus ces derniers mois dans les différents camps politiques, force est de constater que la compétition ne sera jamais gagnée qu'à travers la mise en place d'une force politique bien unie.

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