Cote d'Ivoire: Coopération transfrontalière - La Côte d'Ivoire et le Ghana s'engagent à lutter contre la pollution des eaux dans les bassins en partage

Unir leurs forces dans la lutte contre la pollution des eaux dans les bassins en partage, notamment la Bia et la Tanoé. A cet effet, le ministre ivoirien des Eaux et Forêts Laurent Tchagba, a eu une séance de travail au Ghana avec ses homologues ghanéens notamment la ministre de l'Assainissement et des Ressources en eau Cécilia Abena Dapaah et le ministre de la Terre et des Ressources naturelles, Samuel Abu Jinapor.

La pollution de la Bia et de la Tanoé était au coeur des échanges. Ce sont cours d'eau que la Côte d'Ivoire partage avec le Ghana où ils prennent leur source. La Bia a une longueur de 290 km avec 120 km sur le territoire ivoirien, son bassin versant est de 10 100 km dont 3 200 km2 en Côte d'Ivoire.

Ce cours d'eau est utilisé pour de multiples usages dont la production d'eau potable, la pêche, les activités agricoles et la production d'énergie hydro- électrique à travers les barrages d'Ayamé 1 et 2. Quant à la Tanoé, ce cours d'eau présente une longueur de 400 km avec 50 km dans la portion nationale, son bassin versant fait 16 100 km2 dont 1 200 km2 en Côte d'Ivoire. Les portions ivoiriennes des deux bassins sont en aval où se trouve l'embouchure à la lagune Aby.

Outre les activités polluantes classiques, l'orpaillage est devenu une source importante de la dégradation de l'environnement et de ces ressources en eau. Toutes ces activités affectent la biodiversité, les écosystèmes aquatiques et la santé humaine.

Face à cette problématique, le gouvernement ivoirien après avoir entrepris des missions de terrain au plan national a envisagé une démarche diplomatique en direction du Ghana.

Ainsi, Laurent Tchagba conduit une délégation interministérielle à l'effet de rencontrer les autorités ghanéennes en charge de l'eau, de l'environnement, des mines, de la défense, de l'agriculture, des ressources halieutiques et de la santé.

Cette mission qui a lieu Ghana du 13 au 16 mars 2023, a pour objectif d'informer les autorités ghanéennes sur l'état de dégradation des fleuves Bia et Tanoé et envisager des mesures conjointes pour résoudre le problème dans les meilleurs délais.

Ainsi, au nombre des recommandations, les gouvernements ivoirien et ghanéen de faire arrêter les activités d'orpaillages et toute autre source de pollution et de promouvoir le suivi régulier des ressources en eau et la concertation entre les deux pays.

Au plan bilatéral, les deux pays entendent réactiver le sous-comité technique, l'élargir aux autres secteurs et le rendre permanent afin d'assurer la veille environnementale sur les fleuves Tanoé et Bia. Ils vont également coordonner et renforcer les actions de sécurité à la frontière afin d'éviter les activités clandestines susceptibles d'impacter négativement la qualité de l'eau des fleuves Tanoé et Bia

Sur le plan multilatéral, il est prévu une conférence constitutive des chefs d'Etat et de gouvernement des Etats membres (Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Ghana, Mali) de l'autorité des bassins Comoé-Bia-Tanoé (ABCB) en marge du prochain Sommet ordinaire des chefs d'État de la CEDEAO pour entériner les textes constitutifs et organiques de l'ABCB et de prendre les décisions pour le démarrage effectif de ladite Autorité.

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