Depuis quelques jours, se tient à Lomé le 63ème Congrès scientifique du collège ouest africain des chirurgiens. En marge de ces assises qui réunissent la crème de la pratique de la chirurgie sous régionale, la très connue OING AIMES-AFRIQUE qui opère dans le domaine, avec une multitude d'opérations chirurgicales gratuites aux populations togolaises et africaines, a organisé un symposium qui a connu la participation de plusieurs praticiens de la sous-région ouest africaine, présents pour l'occasion dans la capitale togolaise.
Parallèlement au thème de ce congrès, " L'éducation et la formation chirurgicale en Afrique de l'Ouest ", ce symposium avait pour sujet central, " la chirurgie humanitaire par les acteurs de la santé pour les populations de l'Afrique subsaharienne ", cas de AIMES-AFRIQUE en zone rurale au Togo. Et l'objectif principal d'un tel symposium est de discuter des sujets relatifs aux spécialités du millier de chirurgiens présents à Lomé et comment améliorer leur pratique chirurgicale.
Il a été question, d'après le président de l'ONG AIMES-AFRIQUE, Dr Michel Kodom, de " présenter les résultats des travaux de notre organisation sur le thème retenu ensemble avec le comité d'organisation, partager l'expérience du Togo pour voir comment ces chirurgiens peuvent s'inspirer des bonnes pratiques des résultats que nous avons eus sur le terrain avec des résultats scientifiquement prouvés, pour pouvoir répliquer et étendre les services de AIMES-AFRIQUE à travers les autres pays d'Afrique de l'Ouest pour donner l'opportunité aux populations rurales de bénéficier de cette chirurgie humanitaire qui est certes efficace et surtout lorsque les cas chirurgicaux sont bien sélectionnés et toute la logistique est réunie, on obtient de très bons résultats ".
Dans la mise en oeuvre de ces différentes opérations aux résultats très appréciés par les participants à ce symposium, les difficultés n'ont pas manqué. Des explications de Dr Kodom, " ces difficultés sont d'ordre logistique, lorsque vous arrivez dans une localité, ou préfecture (exemples d'Agou et de Blitta), où, lors que nous partions pour des prévisions de 200 patients à opérer, nous avons eu à rencontrer plus de 500 patients qui portaient des affections chirurgicales. Donc, partis pour opérer 200 patients, vous vous retrouvez avec 500 patients dont 300 ne pourront pas être opérés, on est un peu gêné parce que faute de moyens logistiques, les médicaments, tout ce qui permet à ce que ces interventions puissent se dérouler nous manque, donc, on part laissant ces patients qui sont toujours malades, qui portent toujours des affections chirurgicales, c'est vraiment difficile et je pense que c'est un gros challenge pour nous-mêmes psychologiquement de voir ces patients qui malheureusement ne peuvent pas bénéficier de ce droit à la santé et qui sont obligés de rester dans leur localité. Il y a aussi certaines pathologies qui sont très graves mais curables, mais compte tenu du caractère humanitaire de nos missions, à savoir quatre à cinq jours d'intervention, ces pathologies ne peuvent pas être prises en charge dans ce contexte donc, ce sont des patients que nous recensons et qui font l'objet d'un autre programme, appelé MGMC, la prise en charge des maladies graves mais curables. Il y a beaucoup de ces cas que nous laissons qui ne sont pas pris en charge à travers le canal des missions médico chirurgicales ".
Présentateur du rapport général de l'ONG AIMES-AFRIQUE depuis 2005, Dr Koffi Togbé, Chirurgien, membre de l'ONG, a fait savoir qu'il s'est agi d'un petit bilan fait en guise d'étude à travers les activités menées jusqu'en 2022. On retiendra d'après lui que " l'ONG a eu à opérer 28.903 patients lors de 106 missions sur le terrain, l'âge moyen des patients est 34 ans. Ce qui veut dire que ce sont des jeunes qu'on opère la plupart du temps. Ce qui veut dire qu'on apporte un soutien à la santé, au traitement des jeunes, et aussi, contribution au développement des pays en Afrique... ". Et promet-il, " plus l'ONG AIMES-AFRIQUE aura des soutiens, l'ONG va étendre ses activités. Nous voulons attendre les patients qui ne sont pas encore atteints et étendre nos activités dans d'autres pays ". Parlant de la chirurgie générale dans les milieux ruraux comme fait à plusieurs reprises par l'ONG dans diverses localités du Togo, Dr Togbé a indiqué que " c'est une chirurgie qui est praticable dans ces milieux, surtout pour les affections essentielles, si nous adoptons des principes rigoureux. Faire une sélection rigoureuse des patients, éviter des patients à haut risque. C'est important lors de ces missions. Et enfin, le respect des protocoles de sécurité des patients, en milieu rural ".
Entre autres participants, au symposium, il y a le Consultant Dr Seidou Bello, venu du Nigeria. Ce dernier a apprécié le travail effectué par cette ONG ; Travail qui, selon ses explications croise parfaitement avec ce qu'il fait également avec sa structure au plan national dans son pays. Il a encouragé AIMES-AFRIQUE à continuer dans cette lancée pour venir en soutien au traitement des patients togolais et africains. Dr Bello n'a pas exclu l'idée d'une collaboration pour le bonheur des populations africaines. Il a d'ailleurs conseillé à aller également dans le sens des recherches scientifiques.
Pour information, l'ONG AIMES-AFRIQUE, première organisation africaine engagée dans l'action chirurgicale humanitaire, outre la chirurgie générale, déploie également sur le terrain des chirurgiens en ophtalmologie et en stomatologie qui font également partie de ses spécialités.