Afrique: Des techniciens planchent sur le développement des PME au Sénégal

Dakar — Des responsables de start-up et de structures dédiées au financement ont évoqué, mercredi, les contraintes qui empêchent les Petites et moyennes entreprises (PME) de jouer leur véritable rôle dans le développement économique du Sénégal.

Prenant part à un panel consacré au financement des PME organisé par le bureau opérationnel et suivi du Plan Sénégal émergent (PSE), ils ont notamment insisté sur les opportunités qu'offrent les PME dans la lutte contre la pauvreté et la réalisation d'une croissance solide.

La rencontre qui a enregistré la participation des responsables de start-up, des professionnels des banques et des structures d'appui aux PME entre dans le cadre de la revue annuelle du PSE ouverte mardi à Dakar.

L'environnement juridique, la bancarisation, la formalisation à travers notamment une bonne tenue de la comptabilité et la diversification des offres de financements constituent les grands défis qui interpellent aujourd'hui les petites et moyennes entreprises au Sénégal, ont-ils soutenu.

Le chef du service des établissements de crédit de la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'ouest, Kardiata Ba Diouf, a parlé de "paradoxe" en faisant allusion au poids des PME (90%) et la faiblesse des financements bancaires dont elles bénéficient.

Elle a aussi relevé une approche faisant que "chaque banque semble avoir sa propre définition" de ce qu'est une PME. Alors que, renseigne-t-elle, le législateur communautaire (UEMOA) dispose d'une "définition harmonisée" depuis 2018, parlant d'une entité ou start-up qui a un "chiffre d'affaires inférieur à 1 milliard de FCFA".

Kardiata Ba Diouf a insisté sur la nécessité de la formalisation devant encourager le renforcement des structures d'appui des PME, lesquelles ont besoin de trois ans d'accompagnement pour avoir la maturité. Cette formalisation passera également par une mise en "cohérence des besoins de financements des PME et les attentes des banques à travers des projets viables et bancables".

Le chef du service des établissements de crédit de la BCEAO a également invité les Petites et moyennes entreprises à penser à une "diversification des garanties".

Les PME doivent s'ouvrir aux "finances dites alternatives"

Le directeur des Petites et moyennes entreprises, Seydina Aboubacar Sadikh Ndiaye, a aussi relevé un autre "paradoxe", relatif au fait que "les PME qui sont plus de 90% du tissu économique, ne représentent que moins de 35% du PIB".

Il est d'avis que "les PME n'occupent toujours pas la véritable place qui est la leur pour assurer une croissance (économique) solide au Sénégal".

Evoquant une domination de la "finance classique" dans le dispositif de financement et d'accompagnement des PME, il a invité ces dernières à s'ouvrir davantage aux opportunités qu'offrent "les finances dites alternatives". Il a notamment cité la finance verte (écologique), la finance islamique et le crédit-bail.

Le Directeur des PME a aussi plaidé pour le renforcement de "l'épargne intérieure" pour mobiliser plus de ressources dans le financement de l'économie.

A l'instar des autres panélistes, la directrice du Bureau de mise à niveau (BMN), Fatou Diana Ba, a aussi relevé l'importance des Petites entreprises dans la lutte contre la pauvreté.

Dans cette perspective, elle a rappelé que le BMN a décidé depuis 2015 de "réorienter" ses interventions dans l'accompagnement (technique et financier) des Petites et moyennes entreprises dans les régions du Sénégal, principalement en Casamance.

Ce ciblage s'explique par "le potentiel dont regorgent les PME dans la lutte contre la pauvreté", a souligné Mme Ba.

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