Le combat des Pays-Bas et du Tadjikistan a finalement abouti à quelque chose de concret. En effet, à l'initiative de ces deux pays, se tient depuis le 22 mars 2023 à New-York, une conférence spéciale des Nations unies sur la crise annoncée d'eau douce. Pendant deux jours et selon l'agenda, 6500 participants devraient s'accorder uniquement sur le constat du phénomène et lancer un message d'alerte. Exit donc, des négociations sur un quelconque accord politique, puisque tel était déjà le prix à consentir pour que l'ensemble des Etats acceptent l'organisation de la conférence.
Conséquence : l'on s'oriente vers des attentes a minima pour un sujet aussi important que crucial pour l'humanité. Car, selon l'ONU, près de 2,3 milliards d'habitants vivent dans des pays en situation de stress hydrique et deux milliards d'entre eux n'ont pas accès à l'eau potable. Pour certains pays, c'est déjà la catastrophe. C'est le cas notamment des Pays-Bas. En effet, en août 2022, le gouvernement néerlandais a officiellement déclaré le pays en " pénurie d'eau ". Par ailleurs, à l'image du Nil dont la gestion provoque un conflit latent entre l'Egypte, l'Ethiopie et le Soudan, d'autres sources d'eau alimentent des tensions inter-Etats dans le monde.
Il reste à plaider pour que ce rendez-vous newyorkais ne soit pas une simple série de discours, de déclarations de bonnes intentions
Afin de se prémunir contre une crise majeure liée à l'eau, il urge de réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour mieux gérer les ressources en eau et résoudre certains des plus grands défis que l'humanité a à relever. D'où la nécessité de saluer, à sa juste valeur, l'idée de tenir cette conférence spéciale sur l'eau douce ; une première après celle tenue en 1977. Il reste maintenant à plaider pour que ce rendez-vous newyorkais ne soit pas une simple série de discours, de déclarations de bonnes intentions et de villégiature pour les différents participants.
Sur la table, l'ONU a déjà des pistes de réflexion qui concernent l'assainissement, la résilience aux inondations et aux sécheresses, le développement durable et la recherche de budgets de recherche à propos de l'eau. A cela, il y a la nécessité d'une grande coopération transfrontalière en partage de l'eau et de la lutte contre les facteurs de changements climatiques. A vrai dire, améliorer la gouvernance mondiale de l'eau pour se préparer à l'avenir, n'est pas une option. C'est une obligation qui engage toute l'humanité qui, même consciente que l'eau est une ressource vitale, semble s'en préoccuper peu.