Les appels lancés sur les réseaux sociaux à une marche de protestation contre le prix du riz n'ont finalement pas été suivis à cause de la mobilisation massive des forces de l'ordre.
Cela démontre que, dans le contexte actuel, les autorités ne veulent prendre aucun risque car elles redoutent plus que jamais les dérapages, mais cela peut cependant aussi envenimer la situation. La population, malgré toutes les difficultés auxquelles elle est confrontée, se résigne à son sort, mais cette sourde rancoeur qui existe risque de s'exprimer un jour si il n'y a aucun espace de dialogue avec les responsables.
L'atmosphère politique est plutôt tendue en ce moment. Les relations entre le régime et les acteurs de la vie politique, en général, se sont envenimées et la situation socio-économique fait craindre au pouvoir la tenue de manifestations de protestation. Ces derniers temps, des mouvements de mécontentement ont eu lieu. Des leaders politiques les ont encadrés, mais le pouvoir, comme à son habitude, a envoyé les forces de l'ordre pour empêcher ces rassemblements. Les préfets qui sont les représentants de l'État, même s'ils sont autorisés par les communes, y mettent leur veto. La pression qui est en train de monter est cependant contenue, mais elle pourrait, un jour ou l'autre, échapper à tout contrôle.
Cette augmentation du prix du riz qui est difficilement supportable par la majorité des familles malgaches devrait être l'objet de l'attention des responsables. Les autorités ont préféré prendre les devants et ont décidé d'empêcher la tenue de cette marche de contestation. Ses instigateurs ont annoncé sur les réseaux sociaux que la manifestation aurait lieu le 29 mars. Cette manifestation avortée ne doit cependant pas signifier qu'il s'agissait d'une poussée de fièvre passagère. Le malaise est profond et il faut le dissiper.