Les intellectuels malgaches, partout où ils sont dans la Grande-Île, commencent à célébrer le Nouvel An malgache. Mardi 21 mars 2023, intendants des faritra, hauts fonctionnaires, universitaires, se vêtissent, se couvrent de vêtements traditionnels, et publient leurs photos sur le réseau social Facebook.
Néanmoins, les citoyens lambda ne semblent pas être au courant de la célébration. Cette réaction est effectivement due au manque d'information venant de l'Etat, bien que les journalistes essaient d'ancrer dans la mémoire collective l'évènement typiquement malgache. " Nous sacrifions nos jours travaillés quand il s'agit des festivités venant de l'extérieur, à savoir la fête de Noël, le Nouvel An du calendrier grégorien, la pâque, et même la Saint-Valentin. Mais le taom-baovao malagasy n'est toujours pas décrété jour férié, pourtant, c'est malgache ", s'explique un traditionaliste.
De sa part, un chef d'entreprise s'exprime, " nous assistons à un monde de communication numérique, la publicité, pourquoi ne pas faire une promotion des produits malgaches un mois avant les festivités ? Ce système, nous le trouvons à la télé, sur les réseaux sociaux. Je crois que c'est plus facile. La publicité est également un moyen indirect pour inculquer la chronologie des faits ". En effet, bon nombre de stratégies sont proposées, mais en réalité tout repose sur la décision du gouvernement.
Par ailleurs, le taom-baovao malagasy se fête deux fois par an. Là encore, il y a un problème. Les astrologues et les gardiens traditionnels divergent sur le sujet. Mars pour certains, septembre pour les autres. En outre, la structuration du temps ne convainc pas la majorité de la population. Alors, il est impératif d'organiser une concertation nationale dans les années qui viennent afin de construire une identité édifiante. De leur côté, les érudits malgaches, à savoir les anthropologues, sociologues, et historiens se penchent sur le sujet. Mais apparemment, leurs travaux de recherche n'intéressent personne. En somme, la célébration du Nouvel An est l'un des aspects du nationalisme, quoi qu'une frange de la population affiche sans complexe la fierté nationale. Toutefois, le pays a encore des étapes à franchir. Faut-il toujours dire que tout dépend de l'Etat !