Ouverte officiellement, le lundi 20 mars 2023 à Moscou (Russie), la deuxième Conférence parlementaire internationale " Russie-Afrique dans un monde multipolaire " a enregistré une quarantaine de parlements participants, parmi lesquels figure en bonne place l'Assemblée législative de Transition (ALT) du Burkina Faso.
La grande salle du complexe de conférence de la Douma à Moscou (Russie) a ébranlé la géopolitique et les relations internationales. Les discours ont été très engagés et déterminés contre l'ordre mondial unipolaire entraîné par l'occident (Washington et Bruxelles) et l'auditoire, composé essentiellement de parlementaires d'Afrique et de la Fédération de Russie a été très réceptif.
Les présidents d'Assemblées se sont succédé au parloir, puis est venu le tour de Dr Ousmane Bougouma du Burkina Faso. Dans son adresse à la tribune officielle d'ouverture, le président de l'ALT, a salué la tenue de cette importante rencontre, malgré les pressions de tous ordres avant de reconnaître la pertinence des thématiques au programme. Il s'agit entre autres du soutien parlementaire à la coopération dans le domaine de la science et de l'éducation, du néo-colonialisme de l'occident et de la contribution des parlementaires à la sécurité individuelle.
" Le thème de cette 2e conférence interparlementaire "Russie Afrique" sonne donc comme une interpellation pour le Burkina Faso. En effet, plus que quiconque, nous avons compris que la sécurité est un bien public indivisible ", a-t-il déclaré. Une occasion pour Dr Ousmane Bougouma de marteler la posture du pays des Hommes intègres dans la diversification des partenaires. Sur l'option russe, il s'est voulu on ne peut plus clair et précis : " ... nous avons choisi d'intégrer tous les partenaires, sans exclusive, dans la recherche de la solution.
Donc, sans ambages, nous avons choisi, en toute souveraineté, en toute responsabilité et en toute lucidité de faire de la Russie un partenaire clef dans la lutte contre l'insécurité dans notre pays. Nous l'assumons pleinement car nos populations nous le demandent. Nous l'assumons totalement car nos populations ne cherchent qu'à vivre en paix. Nous l'assumons totalement parce que notre survie en dépend. Nous l'assumons intégralement car notre histoire, même récente, nous l'enseigne et nous le recommande. Et pour reprendre les mots de notre Président, le capitaine Thomas Sankara, nous voulons vivre libres, nous voulons vivre dignes.
Aussi voudrais-je à ce stade de mon propos, faire une précision importante : le Burkina Faso ne rejette aucun partenaire, pourvu que ce partenaire respecte nos choix et notre souveraineté ". Avant de conclure que le " monde ne sera pas en sécurité, tant que le Burkina Faso, le Mali et le Sahel ne seront pas en sécurité ".
Vladimir Poutine, invité surprise
L'invité surprise, en tout cas pas officiellement annoncé, à la cérémonie d'ouverture de cette 2è Conférence parlementaire internationale Russie-Afrique, est le président de la Fédération de Russie. Vladimir Poutine, dans une allocution d'une quinzaine de minutes a affirmé son engagement et celui de son pays à soutenir les pays africains, comme par le passé dans les différentes luttes de libération. Plus précisément, la Russie compte accroître sa coopération avec la plupart des pays africains dans les domaines de la santé, de l'éducation ou de l'agriculture.
Par-dessus tout, l'ours russe envisage la faisabilité d'un moratoire sur la dette des pays africains. S'adressant aux participants à la Conférence et citant l'ancien président sud-africain, Nelson Mandela, en guise de conclusion à son allocution, le président russe dira : " notre marche vers la liberté est irréversible. Ensemble, nous sommes capables de faire beaucoup pour notre épanouissement ".