Afrique de l'Est: Processus de Nairobi III - La MONUSCO appuie une séance d'information en faveur des femmes déplacées

communiqué de presse

La MONUSCO, à travers sa section Genre, a mené le 17 mars dernier une activité de sensibilisation au bénéfice d'une quarantaine de femmes déplacées vivant dans le camp de Kanyaruchinya, en territoire de Nyiragongo, au Nord-Kivu.

L'activité a été appuyée techniquement par le Programme d'Action des Femmes pour le Développement Intégré (PACOFEDI), une organisation locale de femmes et partenaire du bureau Genre de la MONUSCO à Goma.

Cet atelier visait à renforcer les capacités des femmes déplacées en leur permettant de comprendre les recommandations du troisième round des négociations de Nairobi, tenues du 28 novembre au 6 décembre 2022, sous la médiation de l'ex-président Kenyan Uhuru Kenyatta.

Ces résolutions concernent l'intégration communautaire des ex-combattants issus des groupes armés actifs en RDC, à travers le Programme P-DDRR-CS, Programme de Désarmement, Démobilisation, Relèvement Communautaire et Stabilisation.

Selon Liberata BURATWA, responsable du PACOFEDI, il est impératif que les femmes déplacées comprennent et s'approprient les bénéfices du P-DDRR-CS.

Sans cela, estime-t-elle, on n'atteindra pas les résultats escomptés : " En fait, les femmes déplacées ont compris que si la femme ne s'approprie pas ce programme-là, il ne marchera pas ! Tous ces enfants-là qui sont dans les groupes armés, ils sont nés de femmes. Donc, avec nos enfants, nos maris, nos petits frères, nos cousins, il est grand temps que nous leur demandions de quitter les groupes armés. Qu'ils rentrent et se rallient à la cause de la paix, puisqu'il y a le processus P-DDRRCS qui nous attend, il est ouvert à tous. Qu'ils viennent pour que, avec le processus, ensemble, nous puissions construire notre pays. Car, nous avons besoin de la paix. Et, rien que la paix ! Avec la guerre, nous n'aboutirons à rien ! Nous allons continuer à nous déchirer, et à déchirer notre pays ".

Les "fake news", un tueur silencieux

Cet atelier était aussi l'occasion pour la MONUSCO de sensibiliser à la guerre de la désinformation qui pullule sur les réseaux sociaux, particulièrement dans le Nord-Kivu.

Les "fake news" impactent négativement les communautés. La persistance de la publication des rumeurs et fausses informations ont brisé la cohésion sociale et fragilisé le vivre ensemble au sein des communautés dans le Grand Nord.

Elles ont conduit, il y a quelques mois, à de violentes manifestations faisant des dizaines de morts et de blessés, aussi bien du côté de la population civile que des casques bleus de la MONUSCO.

En effet, en février dernier, un charroi automobile de la MONUSCO a été incendié par des déplacés à Kanyarutchinya causant des dégâts matériels importants suite à la propagation de fausses informations.

Ces rumeurs affectent également la santé mentale de plusieurs femmes déplacées déjà traumatisées par la guerre du M23.

Après la sensibilisation de vendredi 17 mars, les participantes se sont dit suffisamment édifiées et ont remercié la section genre de la MONUSCO pour son apport dans l'organisation des séances de sensibilisation des femmes :" Grâce à cette séance, nous sommes désormais capables de bien analyser les fausses informations ", a estimé l'une des participantes.

Notons que la MONUSCO avait apporté un appui logistique et financier (billets d'avion) pour certains membres de la société civile du Nord-Kivu dont des femmes, qui étaient parties participer aux négociations de Nairobi en novembre 2022.

Les femmes déplacées, des femmes devenues vulnérables, ont demandé à la MONUSCO à travers sa section Genre, d'organiser plus souvent de pareilles activités pour que tout le monde soit au même degré d'informations, afin de contrer toutes les manipulations et fausses informations distillées sur les réseaux sociaux.

" Nous souhaiterions que l'on crée un système de club d'écoute pour être bien informées afin de stopper le cycle de mésinformation et les rumeurs sur les réseaux sociaux ", ont-elles demandé.

La paix, seule solution pour le retour à une vie normale

Enfin, les participantes ont recommandé à la MONUSCO de continuer d'appuyer le gouvernement congolais dans la lutte pour la restauration de la paix en RDC. Le retour de la paix, notamment dans la partie Est, va permettre aux milliers de déplacés de retourner dans leurs milieux d'origine et de mener une vie normale comme par le passé.

Rappelons qu'en décembre 2022, la MONUSCO à travers sa section Affaires politiques avait organisé une autre séance de restitution des négociations de Nairobi à l'intention des professionnels des médias, des parties politiques et de différentes organisations de la société civile. Cette séance avait permis à toutes les parties prenantes d'être au parfum des décisions prises pendant ces négociations et de répercuter le message à un public plus vaste.

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