Sénégal: Prise en charge du secteur prive de sante dans les politiques sanitaires - Les acteurs interpellent l'Etat

Selon des révélations des acteurs privés de la santé, 48% des soins de santé au Sénégal sont dispensés par le privé, avec 95 mille consultations par semaine. 80% des 160 milliards d'affaires en médicament viennent des officines privées. Des statistiques et chiffres qui montrent à suffisance leur importance dans l'amélioration de la santé des populations. Toutefois, ces agents qui travaillent dans ce milieu estiment qu'ils ne sont pas impliqués dans les prises de décisions du ministère de la Santé et de l'Action sociale.

Les acteurs privés de la santé, la médecine tout comme la pharmacie, continuent de se plaindre de ne pas être associés dans des décisions du ministère de la Santé et de l'Action sociale. Si on prend le cas de l'Association nationale des cliniques du Sénégal, elle n'est pas associée aux concertations pour ce qui touche le secteur privé de la santé. Une situation qui a amené son président, Dr Fallou Samb, lors de leur dernier congrès, déploré leur mise à l'écart dans le prise de décision et des politiques sanitaires.

"On suppose que nous ne jouons pas notre rôle au niveau de l'échiquier sanitaire du pays", a-t-il dénoncé. Pour la blouse blanche, le secteur privé doit être plus considérée. "Nous sommes des privés et tout le monde sait que la pratique médicale est occupée à 50% le jour par le secteur et la nuit on est à 90% car toutes les urgences se dirigent vers le privé. Au niveau équipement, prise en charge, je pense qu'on est plus élaboré que le secteur public", a-t-il fait comprendre.

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Ces mêmes plaintes ont été émises par les pharmaciens du secteur privé du Sénégal. Selon le président du Syndicat des pharmaciens privés du Sénégal, Docteur Assane Diop, "il a fallu batailler ferme pour être associé à presque toutes les décisions qui touchent notre profession".

Du côté du ministère de la Santé et de l'Action sociale (Msas), en plus de la Direction générale de la Santé publique, une Direction générale de la Santé privée a été mise en place, pour corriger ces dysfonctionnements. Cependant, malgré cette innovation, le secteur privé continue de se plaindre et demande plus de considération de la part de la tutelle.

Pour Dr Khady Cissé, pharmacien de profession et membre de la Direction de la pharmacie et de la réglementation, il y a une nouvelle dynamique qui a été enclenchée par le secteur privé, appelée "Alliance nationale du secteur privé". "On parle au nom des pharmaciens. Je voudrais juste dire et rappeler, le secteur privé des pharmaciens, surtout les officines, mais aussi ceux qui ont des laboratoires de virologie médicale, sont partie prenante de l'Alliance nationale du secteur privé", a-t-elle fait savoir dans un entretien avec le magazine Médicalactu.

Et de poursuivre : "le ministère de la Santé a décidé de mettre tous les acteurs du privé de la santé. On a demandé, sur recommandation de la banque mondiale, de mettre toutes les entités ensemble parce qu'on a vu que le ministère de la Santé n'est pas seulement celui du public mais de la Santé tout court".

Etant donné que ces derniers, pharmaciens comme médecins, produisent des données au quotidien qui ne sont pas toujours prises en compte dans le système informatique au niveau du ministère, leur intégration s'avère nécessaire. "Tout ce qu'on donne comme chiffre en termes d'objectifs pour les Objectifs mondiaux de développement (Omd), avant les Objectifs de développement durable (Odd), ce sont des chiffres un peu faux parce que n'intégrant pas celles du privé", a-t-elle fait savoir.

Si Dr Khady Cissé affirme que le secteur privé offre 48% des soins de santé au Sénégal et 95 mille consultations par semaine et que 80% des 160 milliards d'affaires viennent des officines privées, l'Association des cliniques du Sénégal la conforte et soutient que la nuit, la majorité des urgences est orientée à leur niveau.

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