Plus pratique que théorique, la séance matinale qui sera organisée le 25 mars par le coach international d'arts martiaux, Bernard Van Kerckhoven, a pour but d'enseigner des techniques de défense faciles à reproduire au quotidien.
Eu égard à la recrudescence des enlèvements à Kinshasa dont du reste les femmes sont les plus grandes victimes, il paraît opportun de leur apprendre à ne pas se laisser faire. " L'on peut se défendre avec un stylo, une bague, se servir des objets de tous les jours comme une arme ", a expliqué au "Courrier de Kinshasa" Bernard Van Kerckhoven. Ainsi, a poursuivi le coach d'arts martiaux, " un agresseur pourrait facilement être retrouvé lorsqu'on porte plainte pour avoir été défiguré à vie suite à la riposte d'une victime avisée ".
Du reste, a-t-il fait savoir, " L'aikijutsu que je pratique est un art martial qui peut être pratiqué par n'importe qui, n'importe quand, n'importe comment. C'est cela la grandeur de cet art. Ce n'est pas qu'un art de combat, c'est une façon d'être car tout le monde doit être capable de le vivre ". Et donc, la Self defense day sera l'occasion de " travailler certaines techniques faciles que l'on doit pouvoir reproduire sans être spécialement un athlète, avoir une condition physique d'athlète ". Une fois appris, a-t-il renseigné, " il peut être pratiqué toute sa vie à sa manière ".
Ce qu'a en vue d'enseigner Bernard Van Kerckhoven ce samedi à Orchidée, " ce n'est pas apprendre à se défendre par rapport à un agresseur mais se construire soi-même, être capable de maîtriser les situations dans la vie de tous les jours ou dans un combat ". Il a souligné néanmoins : " Ce n'est pas l'ultime but poursuivi dans notre enseignement ", martelant sur le fait que son objectif " n'est pas d'apprendre à se défendre pour combattre ". Il appelle plutôt l'opinion à s'approprier des arts martiaux afin " d'en faire une façon d'être, de sorte que l'agresseur ne vienne pas nous agresser ". Car, en général, a-t-il soutenu, ici " L'agresseur sent une victime comme le fait un animal sauvage ou un chien. Lorsqu'il attaque, il aboie et c'est quand il voit que la proie courbe l'échine, c'est alors qu'il mord. En général, un agresseur le sent, l'instinct primitif permet de sentir qu'une personne est faible et donc il va l'agresser. L'on n'attaque généralement pas une personne qui se sent forte ".
Grand, petit, mince ou fort, c'est pareil
Professeur d'arts martiaux depuis presque trente ans, le coach Bernard affirme que " la connaissance des points vitaux va permettre à la femme d'être capable de se défendre, elle l'est normalement, vu qu'elle a en général des ongles, des talons aiguilles, par exemple, et doit être en mesure de s'en servir ". À cet effet, il a indiqué que l'homme a des points faibles, peu importe sa taille, sa puissance physique, ajoutant à ce propos qu'il est affaibli si ses points vitaux sont atteints. " Nous sommes tous constitués de la même façon et donc les yeux notamment sont des points vitaux. Touché à ce niveau, l'on y réagit de la même manière que l'on soit grand, petit, mince ou fort. C'est pareil pour la gorge, l'on n'a pas de protection particulière, dans la tête il y a à peu près sept points vitaux ", a expliqué Bernard Van Kerckhoven.
Pratiquant un art martial japonais inspiré d'une technique de base enseignée aux Samouraïs au moyen-âge, le coach a dit l'avoir actualisé aux réalités de l'ère moderne. Car, nous apprend-il, à la base cela consistait à apprendre à tuer. Quoique dénaturé comparé à celui enseigné au Japon, il en a gardé l'aspect philosophique qu'il enseigne à son tour à ses élèves. Dès lors, a-t-il dit, " l'on ne peut le pratiquer que lorsqu'on est bien physiquement et mentalement. Il ne s'agit pas d'une pratique de deux ou trois heures par jour, par semaine dans un dojo, mais c'est un art à intégrer dans sa manière d'être ".