Pressenti pour porter le flambeau du parti présidentiel lors du prochain scrutin des conseils régionaux, Célestin Serey Doh, dans cette interview, explique le bien-fondé d'un éventuel choix porté sur sa personne.
Quelle est la réalité de l'implantation du RHDP sur le terrain dans le Guemon ?
Sereh Doh Célestin : Le RHDP est bien implanté et continue d'étendre sa toile. Dans le cadre de la consolidation du parti, dès mon adhésion au RHDP, je me suis investi dans l'implantation du parti. Si bien que le RHDP est passé de 45 sections à 119 sections dans le département de Bangolo et à plus de 500 sections dans les autres départements. Et le travail continue d'être fait. Nous maintenons le cap. A la vérité, dans le Guémon, les électeurs se reconnaissent plus en un leader et adhèrent à un parti politique grâce à ce dernier et surtout grâce aux grandes actions de développement du Président Alassane Ouattara. Ce qui explique les adhésions massives actuelles au RHDP dans le Guémon. Car beaucoup se reconnaissent en ma personne. Dans cette région particulièrement, je peux vous l'assurer, ce sont les élus qui gèrent la population électorale et non les secrétaires départementaux qui viennent d'être récemment élus. Pour les élections municipales et régionales d'octobre et novembre, seuls les élus actuels feront la différence.
Que pèse vraiment Serey Doh Célestin dans la région ?
En réalité, les populations sont mieux placées pour répondre à cette question, car ce sont elles qui vivent au quotidien les réalités des réalisations que nous avons faites. Mais laissez-moi vous faire un petit rappel pour vous permettre de mieux comprendre la situation.
J'ai été élu président du conseil régional du Guemon en 2018 en tant qu'indépendant. Au cours de cette élection, j'ai affronté et battu des candidats importants tels que l'honorable Oula Privat alors vice-président de l'Assemblée nationale qui avait sur sa liste l'honorable Thierry Tailly lui aussi député à l'époque, une liste soutenue par Bahi Antoine, secrétaire départemental de Kouibly aujourd'hui et une député candidate indépendante à la mairie de Duékoué qui soutenait Oula Privat. Au cours de ce même scrutin, le député Doho Simon, ex-DGA de la Sotra était candidat pour le compte du PDCI et avait sur sa liste le député Touré Yah de Duékoué. Le député Youté Innocent de Kouibly conduisait une liste proche de l'opposition. A ceux-là, il faut ajouter le président sortant du conseil régional, le député d'alors de Facobly, l'honorable Meambly, lui aussi candidat à sa propre succession. Mais tous ont été battus sans ambages.
Cette victoire a permis de me faire connaître, bien que peu connu mais très proche des populations. Cadre de la douane ivoirienne, j'ai durant de longues années mené des actions sociales d'envergure au profit des populations du Guemon. C'est donc tout naturellement que ces dernières ont décidé de m'accorder leur suffrage. Cette victoire m'a permis de me propulser sur l'échiquier national. J'ai donné ma victoire au RHDP dès mon élection parce que j'ai compris que ce parti, avec à sa tête le Président Alassane Ouattara, le bâtisseur de la Côte d'Ivoire nouvelle, est l'avenir du pays. Et mon travail acharné n'échappera pas à la direction du RHDP qui m'a invité à rejoindre le parti présidentiel. A l'issue de cinq (5) ans de mandat, je bénéficie toujours de la confiance du parti qui m'a reconduit comme candidat aux futures élections. Un choix qui n'est pas du goût de mes détracteurs qui essaient d'entacher ma crédibilité, mon honorabilité.
Qu'en est-il du soutien des élus du Guémon ?
SDC : Pour l' élection couplée des conseillers régionaux et des conseillers municipaux d'octobre 2023, je suis assuré du soutien de plusieurs élus tels que le maire de Kouibly Zaé Alexis, des deux sénateurs de la région, les vénérables Guei Boniface et Sah Evariste, de celui du directeur général de la Gestoci, l'honorable Doumbia Ibrahim de Gbapleu, Guezon et Bagohouo, de sa suppléante , le député Tahi Bah Rosine, du Premier vice-gouverneur du district autonome des Montagnes Arsène Guehi et de celui du Colonel Bako, du doyen, du maire de Facobly...Le 17 mars 2023, le Colonel Oulata Gaoudi, les vénérables Sah et Guéi et tous les autres ont sorti le grand jeu pour me soutenir au cours d'une conférence de presse. Je suis un homme affable, attaché à la tradition, resté très proche de la chefferie traditionnelle et de la jeunesse du Guemon dont je bénéficie du soutien indéfectible. J'ai donc, en plus des élus, le soutien de la chefferie traditionnelle et de la jeunesse du Guemon. De mère Akan, j'ai le soutien de mes "oncles " qui sont présents lors de tous mes déplacements. Ces derniers ont rejoint par milliers le RHDP grâce à mon lobbying. Et le RHDP gagnerait à rester ferme sur sa position quant à son choix judicieux porté sur ma personne plutôt que de suivre les bruits des troubles fêtes qui ternissent l'image du parti dans la région par leur indiscipline.
Quelle est la situation des jeunes dans le Guemon ? Qu'est-ce qui est fait concrètement pour eux ?
Nos actions en faveur de la jeunesse sont nombreuses. A titre d'exemple pour cette année, le 6 mars dernier, j'ai exhorté les groupements de femmes et de jeunes à monter des projets pour bénéficier de financements disponibles. Et pour susciter un engouement des concernés autour de ces opportunités de financement en vue de leur autonomie financière, mon équipe et moi avons entrepris une tournée dans les quatre départements du Guemon, à l'effet de mieux informer et sensibiliser la population. Ainsi, du 17 au 24 février dernier, j'ai parcouru les départements de Duekoué, Facobly, Kouibly et Bangolo pour m'adresser aux jeunes et aux femmes qui pourront bénéficier de prêts qui vont d'un à cinq millions FCFA si leurs projets sont jugés pertinents et viables.
A chaque étape, j'ai expliqué que grâce au ministère de la Jeunesse, de l'Emploi jeunes et du Service civique, le fonds Emploi jeunes et le projet Ecoter ont respectivement mis à la disposition de la collectivité décentralisée des enveloppes de 100 millions F CFA et 40 millions FCFA, soit un total de 140 millions FCFA. Un autre fonds, tenu par le FDFP d'un montant de 100 millions FCFA, est également disponible. Sur ce montant, 85 millions FCFA sont affectés aux prêts remboursables et 15 millions destinés aux cabinets chargés d'encadrer et d'accompagner les jeunes dans leurs projets. À cela, il faut ajouter un fonds destiné à l'entrepreneuriat agricole, d'un montant de 80 millions FCFA, mis également à disposition par le FDFP. Ce fonds est géré par des cabinets dont quatre opèrent dans le Guemon. Deux d'entre eux travaillent sur le projet de la banane plantain, le troisième sur le projet du manioc, quand la quatrième intervient dans le domaine du café -cacao.
L'objectif de ces projets est de parvenir à la professionnalisation des filières banane et manioc dans la région du Guemon, avec, à terme, la construction d'usines de transformation afin d'assurer de la valeur ajoutée aux producteurs.
Quelle est la situation sécuritaire dans la région ?
En 2011, quand le Président Ouattara est arrivé au pouvoir, environ 90% des jeunes de la région avaient servi dans les mouvements d'autodéfense (Apewê, Uprgo, Flgo...). Mais ces jeunes n'ont pas été abandonnés par le Président Ouattara comme certains qui se tapaient la poitrine l'ont fait. Dans le cadre de la mise en oeuvre du programme de réinsertion des ex combattants, beaucoup ont été pris en compte ; ils ont reçu des kits de réinsertion allant jusqu'à 800 000 francs CFA. Il y en a qui ont eu des motos, des tricycles. Ils ont été réinsérés. Et quand j'arrive au conseil régional en 2018, je prends le relais en continuant de faire bénéficier de projets de réinsertion à plusieurs jeunes.
Donc l'insécurité qui était endémique à l'époque a fortement reculé. Certains aujourd'hui vivent très bien ; ils ont leur menuiserie, ils font le transport avec les motos et les tricycles et j'en passe. On a décidé d'aider des jeunes pour les sortir de la précarité. Si certains continuent de vouloir rester en marge et continuer avec les braquages, ça n'engage qu'eux, mais force restera à la loi. Ils seront traqués et conduits devant les tribunaux pour répondre de leurs actes. Le président du conseil régional que je suis ne peut en aucun cas se réjouir de l'insécurité dans la région, encore moins tirer des dividendes de ces actes répréhensibles.
Une vidéo de 38 secondes circule sur le net. On vous voit parler des régies financières. Qu'est-ce que vous avez voulu dire exactement?
La longueur de cette vidéo montre déjà la manipulation des adversaires. Mes interventions durent 30 à 45 minutes. Des gens tapis dans l'ombre, ont juste fait un montage grossier pour déformer mes propos. La vidéo tend à me présenter comme quelqu'un qui serait en train de dire que dans les régies financières, les fonctionnaires s'enrichissent de façon illicite. La vidéo a été sortie de son contexte, travaillée et montée de toutes pièces pour montrer une image hideuse de ma personne. Des propos plus explicites parlant des primes et de l'argent perçu à travers les contentieux douaniers ont été retirés de la vidéo. C'est fait à dessein. La preuve est qu'il s'agit d'un vieux meeting qui date de plus de deux ans si je ne me trompe qu'ils ont sortie, retouchée et partagée sur de très grands forums lus par de hautes personnalités de ce pays et partant, de mon parti le RHDP. Tout ceci, pour dire au Président de la République que je ne mérite pas sa confiance. Pendant que mon équipe et moi sommes au quotidien auprès des populations, ces personnes aux idées lugubres sont sur les réseaux sociaux et dans les journaux.
Alors qu'avez-vous voulu dire exactement ?
À Tiemesson dans le Guémon en fin d'année 2021 si je ne le trompe, j'ai tenu un meeting de deux heures de temps revenant exceptionnellement ce jour sur les actions de développement du Président Alassane Ouattara dans notre région, avec 16 collèges de proximité, descentes de santé, l'électrification de nombreux villages...et de mes années professionnelles de commandant de brigade des Douanes, Brigade de Surveillance générale et Mobile, puis syndicaliste j'ai eu à évoquer ma capacité d'économiser à partir de mes primes, et de mes forfaits de contentieux de saisies que nous faisions durant toute ces années pour venir aider mes parents. Et c'est parce que j'ai aidé mes parents qu'ils ont voté pour moi au détriment des élus qui étaient en place.
C'est l'idée que j'ai défendue durant quelques minutes que ceux qui étaient mes communicateurs politiques de l'époque, aujourd'hui en parfaite disgrâce avec moi ont exploitée en vidéo, coupée, montée, diffusée et rendue virale à l'aide de faux profils et partagé à profusion dans les plateforme du RHDP, de la Douane, de hautes personnalités politiques, des journalistes les plus suivis dans les médias et un peu partout.
Quelles sont vos relations avec la ministre Anne Ouloto, présidente de la région soeur du Cavally ?
Les relations sont très bonnes. C'est ma maman. Elle a été ministre avant moi. Membre du RHDP avant moi. Proche collaboratrice du président de la République avant moi. Je suis à son école. Elle fait beaucoup pour le peuple Wê. Au vu de son bilan, elle gagnera haut la main la prochaine régionale dans le Cavally. Elle a vite compris qu'il fallait un homme comme le Président Alassane Ouattara à la tête du pays. Elle a eu raison tôt.
Récemment un responsable politique a dit qu'elle devrait plier bagages pour ces élections ?
Ce responsable politique se trompe d'époque. Le bastion d'un parti est égal aux actions de développement du président d'un parti. En la matière le Président Ouattara n'a pas d'égal. La région est donc le bastion du RHDP.
Un message à l'endroit de vos camarades de parti en désaccord avec vous ?
Ce que je demande à mes frères et soeurs, c'est que celui qui aime vraiment le Président Alassane Ouattara ne s'oppose pas à son choix. Le faire, c'est qu'il a une autre feuille de route que le parti ignore. Je leur lance un appel à la cohésion, à l'union.
Dans l'intérêt du RHDP et du Guemon, j'invite humblement mes frères à la paix et à l'amour. Il nous faut nous rassembler pour ne pas que nos divisions fassent du tort à notre grand parti comme aux dernières législatives dans certaines régions et au Président Alassane Ouattara dont les actions témoignent l'unité et la vie en bonne intelligence en Côte d'Ivoire.
