L'auteure Sokhna Mbenga a soutenu que les romans des Sénégalais doivent avoir une plus grande place dans les programmes sénégalais. Elle intervenait dans une rencontre littéraire organisée par la francophonie, en collaboration avec la fondation SOCOCIM et l'organisation " L'ami littéraire " au centre culturel Maurice Guèye.
Dans le cadre de la quinzaine de la francophonie, une rencontre littéraire a été organisée autour des oeuvres de Sokhna Benga " L'or de Ninkinanka " et de Mamadou Samb " Les larmes de la reine ". La rencontre a été l'occasion pour les auteurs de faire le plaidoyer pour une grande place des romans sénégalais dans les programmes de l'éducation nationale. Dans un contexte de débat autour de la réforme des programmes, Sokhna Benga a apporté de l'eau au moulin des tenants de ce discours. En effet, l'auteur de " La balade du Sabador " a plaidé pour l'introduction des ouvrages des auteurs sénégalais actuels dans les programmes.
Selon elle, ces livres sont plus en cohérence avec nos valeurs et le vécu des apprenants. " Ma révolte par moment est positive parce que comme je dis, je pense qu'on a eu à soulever cette question dans le débat, nos livres dans les programmes. Beaucoup de nos livres sont au programme dans les pays étrangers. " La balade du sabador ", " Baayo " sont au programme aux Etats-Unis, en Ecosse ou dans d'autres pays. Mais la question, c'est de dire comment actualiser les livres scolaires, le programme scolaire parce qu'on est dans des histoires anciennes qui ne correspondent plus à nos réalités " a dit Mme Benga.
L'écrivaine qui intervenait dans le cadre d'une rencontre littéraire, à l'initiative de " L'ami Littéraire " soutenue par la direction de la francophonie, en partenariat avec la fondation Sococim a souligné que le livre doit être une réponse à un vécu, à des aspirations de son public. Ce qui n'est plus le cas des ouvrages et autres programmes proposés dans nos écoles, qui selon elle " ne sont plus en phase avec nos réalités ". " Tous mes romans que ce soit " Le Dard du Secret, de ma Révolte contre l'inceste ou encore la Balade du Sabador relèvent les violences retrouvées aussi bien dans le couple que dans la vie de tous les jours et jusqu'à " L'or de Ninkinanka où la question du pouvoir et de l'argent qui mine notre société a été au centre de ma révolte.
Je me disais pourquoi nous ne pouvions pas privilégier l'humain au lieu du bien matériel qui est éphémère ? Comment faire de l'humain un élément essentiel de notre développement. Dans une société où beaucoup ne sont pas formés et font face à des difficultés quotidiennes, nous auteurs, nous ne pouvons pas être insensibles à ça. Nous avons une manière d'appréhender, c'est le livre, et nous essayons de proposer des solutions par le livre " a-t-elle dit.
Pour sa part, Mamadou Samb a invité les élèves à s'habituer à la lecture qui est une forme " d'enrichissement ". " On a eu de échanges extraordinaires autour de la littérature et du livre. Mais au-delà, on a eu des échanges sur la condition humaine en général et sur comment faire pour que les élèves lisent et l'importance de la lecture par rapport à leurs études et en général. C'était vraiment un travail de communion, d'échanges entre des écrivains et le public. Le livre qui a été à l'ordre du jour, c'est mon livre intitulé " Les larmes de la reine " qui parle de la condition humaine mais surtout des préjugés qu'on a par rapport à la vie, sans avoir les raisons.
C'était surtout ça l'objet de ce roman qui est actuel et à la fois historique ", a dit M. Samb. Dans le même tempo, le modérateur a souligné le rôle libérateur du livre en tant que source de savoir : " je peux résumer tout cela, pour vous dire que tout est dans le livre. Et un scientifique disait toute connaissance est libération, toute ignorance une servitude. On se libère par la connaissance et le meilleur moyen pour se libérer, c'est passer par les ouvrages " a conseillé Mamadou Mbaye alias le poète de l'amour.