Cameroun: la demande de libération sous caution de amougou belinga dévoile l'escroquerie judiciaire

L'opinion est restée sans voix face à la curieuse incrimination retenue par le juge d'instruction, Prospère OYONO EBESSA, dans l'affaire MARTINEZ ZOGO. Ce juge d'instruction a, selon de nombreux experts et contre l'évidence apparente même des faits, évité d'inculper les suspects pour enlèvement, torture et assassinat. C'est à faire croire que la science juridique est plus complexe que la science nucléaire, et donc hors de la portée des experts ordinaires et ne s'accommode pas du bon sens.

Selon cette inculpation, on pourrait croire que finalement MARTINEZ ZOGO se serait suicidé après son enlèvement et sa torture sauvage.

Le refus manifeste du juge d'instruction Prospère OYONO EBESSA d'inculper les suspects pour enlèvement, torture et assassinat pourrait mieux se comprendre avec la comparution de Jean Pierre Amougou Belinga devant la chambre de conseil pour demander sa libération sous caution.

On peut penser que, conscient que s'il avait retenu comme cela semblait évident tant en droit que pour le commun des mortels, contre les suspects l'enlèvement, la torture et assassinat, il aurait rendu leur sort judiciaire compliqué. Alors il a voulu laisser une fenêtre d'opportunités à Jean Pierre Amougou Belinga et à ses amis de négocier plus tard leur libération sous caution.

L'a t - il fait en toute indépendance ? L'a-t-il fait par crainte révérencieuse eu égard aux liens du ZOMLOA avec le ministre d'État, ministre de la justice Garde des sceaux, Laurent ESSO lui cité par Reporter Sans Frontières dans l'affaire ?

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L'a-t-il fait après avoir succombé à la tentation quasi maléfique de la puissance de l'argent que dégage le " Propriétaire du Chap. 94, de la Ligne 65 etc.."?

L'avenir seule pourra apporter une réponse à ces interrogations.

Toujours est-il que par cette incrimination à minima, l'on est tenté de suspecter que le juge d'instruction Prospère OYONO EBESSA aurait failli à son obligation de loyauté envers les parties.

Les parties étant dans l'affaire de l'enlèvement du célèbre journaliste, de sa torture et de son assassinat crapuleux à orientation terroriste car visant à terrifier la population, les suspects d'un côté et la famille de MARTINEZ ZOGO de l'autre.

Cette obligation de loyauté du magistrat est un élément essentiel de sa déontologie, tout comme son obligation de dire le droit. Dire le droit revient pour lui à appliquer la loi, rien que la loi.

Le juge d'instruction Prospère OYONO EBESSA savait bien l'article 277-3- sur la torture en son alinéa 1 dispose: "Est puni de l'emprisonnement à vie celui qui, par la torture, cause involontairement la mort d'autrui ".

Il savait également que l'article 224(2) traitant de la liberté sous caution dispose que "toutefois, les dispositions du présent article ne s'appliquent pas aux personnes poursuivies pour crime passible de l'emprisonnement à vie ou de la peine de mort ".

Aussi a t- il, en déroutant de nombreux experts et en s'affranchissant très librement de ce qui semble être les faits, d'inculper Jean Pierre Amougou Belinga seulement pour " Complicité de torture". Mais aussi de n'inculper aucun des suspects pour assassinat.

C'est donc dans le sillage de la curieuse l'incrimination du juge d'instruction Prospère OYONO EBESSA que les conseils de Jean Pierre Amougou Belinga s'engouffrent aujourd'hui. Celui-ci n'étant que " complice de torture" il n'est donc pas certainement passible de la peine à vie car c'est dans le degré de sa complicité que tout se jouera.

En clair, en refusant d'inculper les suspects pour assassinat et donc en évitant que ceux-ci soient enfermés dans la peine à vie ou la peine de mort, le juge d'instruction Prospère OYONO EBESSA a laissé à Jean Pierre Amougou Belinga, lui qui rend compte au ministre d'État ministre de la justice, Garde des sceaux, Laurent ESSO, et à ses complices l'opportunité qui s'ouvre à eux de se sauver à travers la liberté sous caution.

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