Madagascar: Troisième art - Les oeuvres de Maherisoa toujours d'actualité

" Je suis les actualités, dans les journaux, à la télé, sur le réseau social Facebook, et ça m'a rendu triste, alors j'ai pris ma tablette graphique et j'ai dessiné ces oeuvres ", dixit Maherisoa en janvier 2022.

L'histoire se répète ! Oui, ces oeuvres dataient de l'année dernière, mais elles sont toujours d'actualité. L'un est une grande main droite entourée du drapeau malgache au poignet tenant une vieille lampe. Sur le dos de la paluche s'installe une maison en mauvais état, l'abri du bas peuple. L'autre est un kapoka de riz coloré en orange avec des ailes prêtes à s'envoler pendant que treize mains essaient de le saisir. Cela faisait plus de 416 jours que ces esquisses de Maherisoa ont été conçues. Elles démontrent que rien n'a changé. La courbe économique stagne. La vie devient de plus en plus dure, de plus en plus chère.

La capitale est inondée de larmes comme elle est inondée d'eau de pluie. Le délestage n'est pas encore résolu, les pauvres deviennent de plus en plus nombreux. Triste réalité ! Apparemment Madagascar a soulevé la coupe de la pauvreté. C'est une coupe pleine d'eau sale et amère que la population boit tous les jours. Une situation alarmante, hors du commun. Ces dessins si artistiques symbolisent la paupérisation de la Grande-Ile. Ce n'est pas étonnant si des centaines et des milliers de personnes fuient le pays sacrifiant leur âme pour s'échapper de la misère qui ne fait que grandir de jour en jour. Mieux vaut mourir que passer son temps à écouter le son du ventre vide. Madagascar conjugue au temps infini le verbe développer, ou pire, son peuple conjugue le présent d'une manière imparfaite, en regardant la situation actuelle.

L'art est un témoin des événements d'un pays. Mais, celui de Maherisoa perdure puisque le contexte demeure le même qu'il y a un an. En effet, les artistes aussi ont leurs façons de voir les choses. Boostée par l'inspiration, pas besoin d'aller dans un endroit calme pour produire un tel travail. Tout ce qui se passe lui suffit. Une image vaut 1000 mots. Ceux de Maherisoa évoquent 1000 maux.

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