Le Slovaque Peter Uricek, déporté le 26 avril 2022 de Maurice, revient dans l'actualité. Sa motion réclamant l'autorisation de la Cour suprême de déposer une demande de révision judiciaire de la décision du Premier ministre de le déporter sera débattue le vendredi 31 mars. Il considère illégaux sa déportation et le non renouvellement de son statut de résident.
Son action est dirigée également contre le "Passport and Immigration Office" (PIO), le commissaire de police et le directeur de l'aviation civile. C'est sa fiancée, Marie Joyce Antoine, qui a juré un affidavit le 26 juillet 2022 et qui l'a déposé au greffe de la Cour suprême, réclamant une révision judiciaire de la déportation du Slovaque et du non renouvellement de son permis de résidence. Peter Uricek purge actuellement sa peine de prison dans son pays.
Le Slovaque avait été arrêté par la police le 23 février 2022 et avait été traduit devant le tribunal de Port-Louis, le lendemain. Il avait été ensuite relâché sous caution. Son avocat, Me Yatin Varma, avait saisi le juge en référé pour un ordre d'injonction contre la décision de le déporter de Maurice.
Entre-temps, le juge Iqbal Maghooa, siégeant en référé, avait émis un ordre d'injonction intérimaire interdisant au Premier ministre, au PIO, au commissaire de police et au directeur de l'aviation civile de déporter le Slovaque en attendant la décision du tribunal de Port-Louis. Mais l'État, le Premier ministre et les autres défendeurs ont ignoré la décision du juge Maghooa et ont pris la décision de déporter Peter Uricek, le 22 avril 2022.
Ce n'est pas la première fois que l'État passe outre un ordre d'un juge en référé. De triste mémoire, on se rappellera de l'affaire Medagama, une femme enceinte expulsée du pays alors que l'ex-juge Robert Ahnee allait entendre les débats dans cette affaire le lendemain matin.
Le juge Robert Ahnee n'avait pas hésité un seul instant à démissionner après cette expulsion et les sévères critiques formulées par l'ancien Premier ministre sir Anerood Jugnauth. La Sri Lankaise Antoinette Sonia Nilmini Medagama était enceinte de huit mois. Mais dans le cas de Peter Uricek, le juge Maghooa a préféré garder le silence.