Les participants à un colloque organisé, mardi à Marrakech, ont mis en exergue l'importance de la diversité culturelle dans les domaines de l'architecture et de l'enseignement et la centralité de la dimension historiographique avant d'engager toute opération architecturale ou de design.
Initié par l'Ecole nationale d'architecture de Marrakech (ENAM), dans le cadre de la 8ème édition du Forum international de l'architecture (Mi'Mar 2023) placée sous le thème "Concevoir pour la diversité, construire pour l'unité", ce colloque a été aussi l'occasion pour les intervenants de souligner le rôle majeur de l'enseignement dans le renforcement de la diversité et la prise de conscience écologique.
De même, nombre d'intervenants ont mis l'accent sur l'importance de la coopération internationale et le partage culturel entre les institutions académiques et celles spécialisées en architecture à travers les quatre coins du monde, en vue d'inciter les étudiants à la création et à l'innovation dans les domaines de l'architecture et de l'enseignement.
Les participants ont aussi mis en évidence la centralité de la question de l'élaboration d'une charte d'action basée sur les valeurs, la réappropriation de la mémoire des espaces, et la sauvegarde et la valorisation des bâtiments historiques, dont la restauration requiert des actions précises, telles que la fortification des supports et piliers et l'utilisation des matières originales, étant donné que ces édifices représentent un patrimoine matériel et un legs civilisationnel qui nécessitent d'être sauvegardé et transmis aux générations futures.
Intervenant à cette occasion, le directeur de l'ENAM, Abdelghani Taibi, a indiqué que cet établissement d'enseignement supérieur vise la promotion de la recherche scientifique dans les domaines liés à l'architecture et à l'aménagement et la promotion de la diversité culturelle et linguistique, estimant que la question de la diversité culturelle représente une composante essentielle dans les domaines de l'architecture et de l'enseignement.
M. Taibi, également représentant de la Chaire UNESCO "Architectures de terre, cultures constructives et développement durable", a souligné la nécessité de la valorisation et la promotion de la diversité culturelle à travers la conclusion de partenariats basés sur des programmes pratiques et des formations visant la préservation de l'héritage architectural.
Et d'enchaîner que l'ENAM a élaboré plusieurs axes visant la consécration de la diversité culturelle et qui concernent notamment les traditions architecturales, et la sensibilisation des étudiants (futurs architectes) sur cette richesse, appelant à accorder une grande importance aux récents développements enregistrés dans ce domaine et l'actualisation des expertises à travers des formations "riches, fructueuses et productives".
De son côté, le directeur de l'Agence urbaine de Marrakech (AUM), Mohamed Hanzaz, a mis en relief la pertinence de la thématique soulevée par ce forum, réitérant l'ouverture de l'AUM sur l'ENAM, et sur la scène scientifique et académique.
Il n'a pas manqué de mettre l'accent sur les nouvelles orientations du secteur de l'urbanisme, à l'instar de l'urbanisme numérique et de la diversité culturelle, tout en accordant une grande importance aux dimensions écologiques.
Ce rendez-vous annuel vise à mettre en avant la richesse architecturale des villes et zones urbaines, et à débattre des moyens susceptibles de tirer profit de cette diversité pour enrichir l'identité culturelle des différentes régions.
Les débats lors de cette conférence ont porté sur des thématiques se rapportant, entre autres, aux "Cultures constructives et développement durable-les tendances illustrées par les finalistes du TERRAFIBRA Award", "Méthodologies d'investigation et d'intervention de récupération dans des contextes historiques sensibles et fragiles", "Patrimoine et engagement" et à "La dimension écologique dans l'habitat et l'environnement".