Tunisie: Polémique autour de la série Fallujah - Le ministère de l'Education et la HAICA se prononcent

TUNIS — Avec le début du marathon des séries diffusées sur les chaînes nationales durant le Ramadan, certaines productions sont dans le collimateur. Le ministre de l'Education et un représentant de la Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA) ont émis leurs avis sur cette question.

L'agence TAP a pu recueillir des déclarations des deux parties publiques après la diffusion du premier épisode d'une nouvelle série sur la chaîne de télévision privée, Al Hiwar Attounsi, -" Fallujah " de Saoussen Jemni-, qui montre des scènes sur la violence et la drogue dans les lycées.

Le ministre de l'Education, Mohamed Ali Boughdiri, a dénoncé les scènes contenues dans la série disant qu'elles " portent atteinte à l'image de tout le corps éducatif dont les élèves, professeurs, surveillants et directeurs des lycées ".

L'histoire de cette série ne traduit pas la réalité du corps éducatif et sa quête du savoir ", a expliqué le ministre. Il a encore qualifié certaines scènes de " choquantes et violentes " et risqueraient d'avoir " un impact négatif sur les élèves ".

Il a assurée qu'une plainte urgente sera déposée pour arrêter la diffusion de cette série qui a été au menu d'un Conseil ministériel (sur le dossier de la migration), réuni, ce vendredi 24 mars, sous la présidence de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden.

" Les ministres réunis ont à l'unanimité jugé des scènes violentes dans la série et qui ne reflètent pas la réalité dans les institutions éducatives nationales ", a fait savoir le ministre.

Il a contesté la véracité du contenu proposé dans la série qui n'est pas conforme à la réalité qualifiant d'" exagéré " le traitement artistique alarmiste pour des cas qui demeurent " assez rares " dans les institutions éducatives.

Pour sa part le représentant de la HAICA s'est montré un peu clément dans sa position, estimant qu'il est " encore tôt de se prononcer sur la qualité des productions télévisuelles ".

" On ne peut pas juger une oeuvre dès les premiers épisodes ", a déclaré Hichem Snoussi, membre de la HAICA. Il a rappelé la grande polémique qui a souvent accompagnée la diffusion des séries télévisées durant le Ramadan.

Snoussi a cité certaines mesures prises par la HAICA qui peut ordonner " la diffusion des séries polémiques à des heures tardives et non en prime time ", surtout que la part des audiences jouent un rôle important dans l'audiovisuel.

Cependant, il s'est montré contre toute action de censure qui ne doit pas être " banalisée ".

Partant du fait que toute critique se fait sur la base d'éléments objectifs et artistiques, la HAICA en sa qualité d'institution publique spécialisée se garde de tout jugement hâtif. Son représentant assure qu'il " faut permettre aux créateurs de s'exprimer pour ensuite pouvoir se prononcer ".

Toute décision à ce sujet ne doit être faite qu'après audition de l'équipe du feuilleton, en vue de savoir son point de vue, pour enfin prendre la décision adéquate, a expliqué Snoussi.

L'avis de la critique et des académiciens est généralement en totale rupture avec l'avis des internautes, sur le réseau facebook, qui sont contre la diffusion de la série. Leur conception est que le devoir de l'art est de lever le voile sur la réalité et les non-dits. Ils adoptent la vision d'un traitement artistique qui attire l'attention sur certaines questions mais qui est loin de donner des solutions.

D'autres s'accordent à dire que la façon d'aborder les phénomènes sociétaux dans les feuilletons doit respecter la spécificité du mois du Ramadan.

" Falloujah " est l'histoire de cinq adolescents dans un lycée de la Capitale. Le premier épisode a montré des scènes sur les phénomènes de la drogue et de la violence dans les lycées ce qui a provoqué une large polémique.

D'autres séries polémiques ont été diffusées, ces dernières années, sur la même chaîne de télévision.

Faty

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