Un an après l'accident mortel du motard Kevin à Ankadilalana, l'audience sur l'appel déposé par sa famille se tiendra le 26 mai. En attendant, le dossier va être bétonné.
Même pas mort. " Des membres de la famille du défunt motard Hambinitsoa Kevin Ratsimbazafy portaient ces mots sur leurs tee-shirts noirs, le 24 février, devant le portail du tribunal de
première instance d'Antananarivo. Ils poursuivent jusqu'à présent leur quête de justice pour leur cher broyé par un 4×4, il y a un an, à Ankadilalana. Un appel au jugement rendu en premier ressort a été engagé. Le procès aurait dû se dérouler en février, mais a été renvoyé hier, et encore reporté pour le 26 mai, cette fois à la demande du nouvel avocat de la partie civile. L'affaire n'était pas en état d'être tranchée. En attendant la prochaine audience, le dossier de Kevin va être révisé depuis le début et bétonné, selon sa famille qui espère obtenir bientôt gain de cause. Elle soupçonne de faux témoignages en faveur de l'automobiliste accusé d'avoir causé la mort de Kevin.
Contradictoires
" C'était la raison du sursis... Le juge avait demandé au premier témoin : quelle est votre relation avec cette personne [ndlr : le présumé coupable]? Il lui avait répondu : il est mon cousin. Puis, le vrai cousin de l'accusé a été interrogé à son tour. Avez-vous un lien de parenté avec cette personne [ndlr : le témoin en question] ? Vous la connaissez ?...Et il a avoué : non ", rappelle la famille du défunt, laissant sous-entendre qu'il y a eu subornation de témoin. Un des témoins auditionnés, une femme, avait affirmé qu'elle est commerçante et était sur les lieux de l'accident, vers 19 heures. " Il y a maintenant trente ans que je vis à Mahamasina, mais je n'ai jamais rencontré cette soi-disant vendeuse ", assène la mère de Kevin.
" Malgré les réponses contradictoires, notre ancien avocat n'a même pas réagi...Or, c'était vraiment là la faille. Plus tard, nous nous sommes rendu compte que notre défense jouait un double jeu. Et à propos des dommages et intérêts, nous avons aussi découvert qu'elle n'est autre que l'avocate de l'assurance [ndlr: condamnée] ", s'épanche-t-elle. Lors des précédents procès, la partie accusée était toujours absente, motivant les renvois successifs.