En République démocratique du Congo, (RDC), la proposition de loi portée par le député de la majorité, Nsingi Pululu, visant à interdire, à tout citoyen né d'un parent étranger, l'accès à la fonction présidentielle, a été ajoutée parmi les sujets à traiter par l'Assemblée nationale entre mars et mi-juin.
Le projet semblait avoir été abandonné, après que l'Assemblée l'a rejeté en août 2021, mais il a été réintroduit par son initiateur. Le camp de l'opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la prochaine présidentielle, se sent visé.
Nsingi Pululu justifie sa proposition par la nécessité de protéger la souveraineté de l'État et d'avoir des dirigeants plus loyaux et fidèles à la République.
Le texte ne se limite pas qu'au poste de président de la République, il s'étend au poste de président de l'Assemblée nationale et du Sénat.
Ceux de Premier ministre, ministères régaliens, gouverneur de province, procureur général, chef du service de renseignement sont également visés. Il sera aussi impossible d'être élevé au grade d'officier supérieur de l'armée ou de la police.
Face à la presse, vendredi 24 mars, les lieutenants de Moïse Katumbi ont vociféré contre le camp présidentiel qu'il accuse d'être à la base de cette réforme.
" Cette loi séparatiste, raciste et xénophobe n'est brandie que pour séparer les communautés, que pour indexer, tout simplement pour mettre à l'écart nos frères qui ont la peau claire. Ils le disent sans ambages ", déplore Francis Kalombo, communicateur du parti Ensemble pour la République.
L'ONG congolaise ACAJ a appelé tous les députés à rejeter la réforme qui, selon elle, est contre la Constitution et pourrait engendrer des violences.
Dans un communiqué, cette organisation influente de la société civile s'est inspirée de plusieurs pays du monde pour démontrer que " certains de leurs leaders, issus de l'immigration, ayant acquis la nationalité du pays hôte par l'un de leurs parents, ont servi leurs États avec dévouement et patriotisme. "
Un membre du bureau de l'Assemblée nationale confie à RFI qu'il y a peu de chance que cette proposition passe. " Surtout, a-t-il tempéré, après des critiques de toute part, même au sein de la coalition au pouvoir. "
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