Dans un ouvrage paru aux éditions Ifrikiya, fruit de la contribution de plusieurs auteurs, la vie de cette auteure prolifique est passée au peigne fin.
Des plumes d'auteurs-essayistes pour adouber l'oeuvre d'une artiste plurielle. Tant annoncé, l'ouvrage " Werewere-Liking : le Ki-yi Mbock et la Renaissance africaine ", sous la direction de Joseph Epoka Mwantuali, environ 220 pages, de code Isbn 12 36 58 99 64 66 66, est paru. Le livre sonne comme une ode à cette icône ; mieux une reconnaissance pour sa riche contribution au panafricanisme et la renaissance de l'Afrique.
Parler de Werewere-Liking c'est oser, c'est avoir de l'audace et du cran. C'est un personnage que l'on voit, bien plus que l'on imagine. Son nom est tout aussi un art. Ceux qui le prononcent, se sentent privilégiés. C'est mélodieux, voire mélodique. C'est artistique et elle en porte fièrement. Joseph Epoka Mwantuali a donc eu de l'audace.
A la lecture de la première de couverture, l'on peut s'arrêter là et se dire qu'on a compris l'ouvrage. L'illustration est un tableau de peinture acrylique qui présente plusieurs visages de femmes : où joie, peines, rayonnement, amour s'épaulent mutuellement. C'est aussi des visages maquillés et d'autres avec des balafres qui rappellent l'Afrique et le monde. La première de couverture c'est davantage cette charte chromatique qui n'agresse pas les yeux, mais plutôt où toute la beauté des couleurs est exprimée et manifestée.
Le contenu éditorial est un ensemble d'essais d'éminents chercheurs africains et occidentaux, ayant travaillé sur ce personnage emblématique, et minutieusement sélectionnés par le professeur Joseph Epoka Mwantuali. Malgré qu'il soit Congolais de la République démocratique, le professeur Joseph Epoka Mwantuali décode les mythes et les légendes des pays Bassa-Bati et Mpôô.
Avec autorité, il en parle avec autant de précisions qu'on a l'impression que ces cultures et traditions lui parlent aussi bien que celles de son Congo natal. L'universitaire définit, décrypte et domestique ces expressions, certaines phénoménales, d'autres non phénoménales pour ainsi permettre de comprendre l'univers de Werewere-Liking, à tous ceux qui auront le livre, et qui le liront, qu'ils soient initiés du Mbock ou pas.
L'écrivain-chercheur commence par présenter le village Ki-yi Mbock : une lecture anagogique ; un référentiel igné. Cette école est comme un bien pour un mal. Werewere-Liking aurait pu être Prix Nobel de la paix en 2005. Il ne manquait qu'à une autorité ivoirienne de légitimer la reine-mère. A cause du fait qu'il ait considéré le village Ki-yi comme un incubateur de théâtre et des arts vivants, elle n'est pas entrée dans l'histoire des prix Nobel de la paix. L'auteur ne manque pas de présenter toutes les facettes de sa biographie au crible. Pierre Um Ndigi de l'Université de Yaoundé définissant le village Ki-Yi Mbock comme une école de vie et la compare à la maison de vie de l'Egypte pharaonique.
Artiste par défaut, (Eddy Njock Liking, Were Were Liking Gnepo de son vrai nom) est née le 1er mai 1950 à Bondé au Cameroun dans une famille de musiciens. Sa parure traditionnaliste n'est pas un fait de hasard. Elle l'a héritée de ses grands-parents paternels. Ses travaux lui valent des distinctions honorifiques : Officier de l'Ordre culturel ivoirien (1991) ; Chevalier de l'Ordre national de Côte d'Ivoire (2000) ; Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres (France) ; Prix littéraire Noma (2005) ; Prix des cinq continents de la Francophonie ; Prix Fonlon-Nichols de l'Université de l'Alberta (1993) ; Prix du Prince Claus (Pays-Bas, 2000), entre autres.