Le couscous, plat emblématique d'Afrique du Nord, a fait son entrée au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco fin 2020. Quatre pays - Maroc, Algérie, Tunisie et Mauritanie - figurent sur la liste des pays préparant ce plat populaire, mais pas la Libye. L'État libyen, en effet, n'a pas adhéré à la convention onusienne, mais les autorités libyennes veulent quand même montrer que le couscous fait bien partie de ses traditions culinaires.
Les autorités libyennes ont récemment organisé une " journée nationale " du couscous, pour la troisième année consécutive.
Les initiateurs de cette journée ont cuisiné un plat géant, avec 2 500 kg de graines de couscous. Le but : attirer l'attention du monde sur l'héritage culturel libyen, mais aussi faire passer un message au parlement libyen pour qu'il adhère à la convention de l'Unesco.
En Libye, ce mets populaire se décline en de nombreuses variations. Ayman al Chine a participé à l'organisation de cet évènement : " Nous avons en Libye, bien sûr, plusieurs variétés de couscous... Nous avons le couscous à l'oignon, avec la viande de chameaux. On le surnomme Msagu, c'est notre spécificité. Il y a aussi le couscous aux abats, au mouton, au poulet, au poisson et puis nous avons une autre spécificité libyenne, le couscous au chou allongé. C'est une plante sauvage qui pousse dans les montagnes. "
Selon les organisateurs, adhérer à cette convention ne permettra pas uniquement de préserver le couscous : " La Libye est riche en culture. Son patrimoine n'est pas protégé ", affirment-ils.
D'ailleurs, l'association, à l'origine de l'évènement, aspire à une reconnaissance internationale du patrimoine gastronomique et culturel libyen.
Chaque année, depuis trois ans, le couscous géant est organisé sur un site historique important. Le choix s'est porté cette année sur Sabratha, ville antique qui était le point de départ des caravanes de chameliers pour Ghadamès et le centre de l'Afrique.