La pression migratoire s'accentue avec un cinquième naufrage en deux jours dans la nuit de vendredi à samedi. 34 migrants subsahariens sont portés disparus, amenant à 67 le nombre total de personnes disparus dans les derniers naufrages selon les le porte-parole du tribunal de première instance de Sfax aux médias tunisiens. Dans ce contexte de forte augmentation des départs irréguliers, la France et l'Italie appellent à ce qu'un accord soit trouvé avec le FMI pour soutenir l'économie tunisienne. Les négociations sont au point mort depuis la mi-décembre avec le bailleur pour un prêt de 1,9 milliard de dollars.
Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés, 22 440 migrants sont arrivés en Italie depuis le 1er janvier de cette année jusqu'au 19 mars soit une augmentation de 226% par rapport à 2022. Cette pression migratoire plonge l'Union européenne, et surtout les principaux partenaires de la Tunisie, l'Italie et la France, face à un dilemme : aider la Tunisie pour qu'elle obtienne un prêt avec le Fonds monétaire international afin d'éviter l'effondrement de son économie et un risque d'une poussée migratoire vers l'Europe.
Mais en même temps, comment soutenir un pays dont le régime politique a arrêté plus d'une vingtaine d'opposants ces deux derniers mois ? Aujourd'hui, avec cette pression migratoire qui inquiète l'Europe, la France et l'Italie semblent jouer la carte de la diplomatie et de la realpolitik puisque Emmanuel Macron et Georgia Meloni ont appelé tous les deux à soutenir la Tunisie, au sommet européen à Bruxelles.
Le commissaire européen à l'économie, Paolo Gentiloni sera en Tunisie ce lundi pour rencontrer le président Kaïs Saïed pour discuter des réformes socio-économiques envisagées par le gouvernement tunisien et d'une éventuelle opération d'assistance financière.