La récente adoption par les députés ougandais d'une loi punissant l'homosexualité par de lourdes peines est vivement condamnée par les pays occidentaux.
L'Onu, Amnesty International, mais aussi des capitales comme Washington et Londres ont demandé au président ougandais Yoweri Museveni de rejeter la loi contre l'homosexualité qui a été adoptée mercredi dernier ( 22.03) par les députés. La Maison Blanche a mis en garde Kampala contre de potentielles "conséquences" économiques si cette loi entrait en vigueur.
"Nous devrions déterminer si nous devons décider, ou non, de conséquences, peut-être sur le plan économique, si cette loi est effectivement adoptée et entre en vigueur", a affirmé John Kirby, porte-parole du Conseil de sécurité nationale.
"Nous sommes très préoccupés par l'adoption de la loi antihomosexualité par le Parlement ougandais et l'augmentation de la violence ciblant les personnes LGBTQI+. Si cette loi répressive est promulguée elle empiéterait sur les droits humains universels, mettrait en péril les progrès dans la lutte contre le VIH-Sida. Elle dissuaderait aussi les touristes à venir investir en Ouganda et porterait atteinte à la réputation internationale de l'Ouganda", a réagit pour sa part Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison-Blanche.
Dans un tweet, le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, a lui aussi dénoncé l'adoption de la loi. Une loi qui, je cite, met "en cause les droits fondamentaux de tous les Ougandais" et "pourrait affecter la lutte contre le sida".
Satisfaction
Mais à l'inverse, certains Ougandais saluent l'adoption de cette loi. "Le projet de loi a été adopté et nous sommes très heureux en tant que citoyens ougandais. Culturellement, nous n'acceptons pas l'homosexualité, le lesbianisme, les LGBTQ. Nous ne pouvons pas l'accepter. En tant qu'Africains, nous voulons que tout se déroule normalement", affirme un habitant.
Pour un autre habitant, "nous avons été créés par Dieu. Dieu a créé l'homme et la femme. Et nous ne pouvons pas accepter cette situation. En fait, ce que je dis, c'est ce que pensent la majorité des Ougandais."
Le texte initial a été considérablement amendé par les députés. Il prévoyait jusqu'à dix ans de prison pour toute personne se livrant à des actes homosexuels ou se revendiquant comme LGBTQ+.
Une stricte législation antihomosexualité était déjà en vigueur en Ouganda. Mais depuis l'indépendance du pays, en 1962, il n'y a eu aucune poursuite pour des actes homosexuels consentis.
Les regards sont à présent tourné vers le président ougandais qui devrait promulguer ou non cette loi homophobe.