Le parquet algérien a requis cinq ans de prison ferme à l'encontre d'El Kadi Ihsane, un journaliste proche de l'opposition, accusé d'avoir reçu de l'argent de l'étranger et détenu depuis fin décembre. Le verdict est attendu dimanche 2 avril.
Le procureur de la République a requis, lors d'un procès qui s'est tenu dimanche 26 mars, cinq ans de prison ferme et la confiscation des biens et fonds du patron de l'agence Interface Média, qui édite Radio M, une radio sur le web, et Maghreb Emergent, un site d'information économique.
En détention depuis fin décembre 2022, El Kadi Ihsane est poursuivi, entre autres, pour " collecte de fonds sans autorisation " et " réception de fonds depuis l'étranger pour commettre des actes contre la sécurité de l'État ".
Le journaliste et ses avocats ont gardé le silence durant le procès pour protester contre " les violations juridiques " qui ont entaché l'affaire, à commencer par l'arrestation d'El Kadi Ihsane, son maintien en détention provisoire et la mise sous scellés du siège d'Interface Médias à Alger. Pour la défense, les conditions d'un procès équitable ne sont pas réunies.
Mais pour les autorités algériennes, El Kadi Ihsane agissait d'une manière illégale et recevait de l'argent de l'étranger pour faire " de la propagande politique ". Le journaliste est connu pour ses positions critiques à l'égard du pouvoir. Une pétition lancée par l'ONG Reporters sans frontières pour demander la libération d'El Kadi Ihsane a recueilli plus de 10 000 signatures.
Le procureur algérien réclame cinq ans de prison contre le patron de presse Ihsane El Kadi. Disons-le, ce réquisitoire n'a strictement aucun sens, sinon celui d'une férocité judiciaire contre un homme coupable d'avoir un esprit libre.