A compter du 30 mars 2023, huit régions, sur les 13 du Burkina Faso, soit 21 provinces, seront placées en état d'urgence. La décision a été prise lors du Conseil des ministres du vendredi 24 mars dernier.
Au Burkina Faso, l'état d'urgence tire sa légitimité de l'article 11 de la loi n°023-2019/AN du 14 mai 2019 portant règlementation de l'état de siège et de l'état d'urgence. Elle confère aux autorités civiles des pouvoirs exceptionnels et implique des restrictions de libertés, comme la liberté de circulation.
En d'autres termes, l'autorité civile a les pleins pouvoirs pour serrer davantage les vis des libertés avec plus de contraintes pour des citoyens déjà plongés dans une psychose savamment entretenue par des " fils égarés " de la mère patrie.
La mesure permettra donc de sécuriser davantage les localités visées où les groupes armés sont très actifs. Dans un contexte national, qui donne à voir une montée en puissance des forces combattantes, les groupes terroristes sont contraints de revoir leur stratégie en s'en prenant aux populations civiles vulnérables. Ce qui a amené l'Etat à réadapter sa méthode.
L'état d'urgence entre dans le cadre de cette logique, l'autorité voulant mener la lutte avec plus d'efficacité. Nul doute que dans les contrées concernées par cette mesure, des actions vigoureuses verront le jour bientôt.
Il ne faut donc pas se tromper de combat, en ne considérant que le côté restriction des libertés, qui, dans ce contexte difficile, est un mal nécessaire. Le but étant de contrer l'ennemi dans ce qu'il pense être sa zone de confort. Même si par endroits l'ennemi est vaincu, il ne garde pas moins sa capacité de nuisance.
La réussite des opérations dépend en partie de la discipline des populations, appelées dès lors à jouer leur partition en gardant à l'esprit les intérêts supérieurs de la mère patrie en période de guerre.
Chacun est garant de sa survie certes, mais aussi de celle de ses voisins, et de la Nation entière. Si les Burkinabè sont conscients de leur indispensable contribution au combat, ils ne devront pas voir les contraintes liées à l'application de l'état d'urgence comme un supplice et s'y opposer.
Bien au contraire, et à l'image de la forte mobilisation pour intégrer les rangs des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), ils devront respecter les consignes en vue de garantir le succès de la lutte contre les groupes terroristes.
Nos forces combattantes, après une longue période de tâtonnements qui leur avait valu d'être considérées comme le ventre mou, le maillon faible, des hommes mal entrainés, mal équipés, continuent quand-même d'écrire de la plus belle manière, l'histoire des armes dans un pays reconnu pour la bravoure de ses fils dans tous les domaines.
Avec l'instauration de l'état d'urgence dans les huit régions, la responsabilité de toute la Nation est engagée, chacun devant mettre la main à la pâte. Si les Burkinabè restent dans l'esprit et la lettre de la loi, sans violer les consignes, et que cela garantit un succès franc, alors l'histoire retiendra que le comportement citoyen a contribué à écarter la menace terroriste.
Mais si à l'instar des couvre-feux savamment violés, des consignes non respectées et du boucan entretenu derrière un clavier par des " experts théoriciens ", qui ont eu l'opportunité de s'engager dans les VDP mais qui n'y sont pas allés, nous restons dans le schéma de la défiance vis à vis de l'autorité.
Autant que nous sommes, nous devons nous investir, au même titre que le gouvernement de Transition et les forces combattantes, pour mener une lutte sans merci contre les ennemis de la Nation. Tout compte fait, les résultats dicteront les conduites des Burkinabè dans les orientations et les combats futurs.