Madagascar: Nouvel él...an

Pour la première fois le Taombaovao malagasy ( nouvel an malgache) a drainé beaucoup de monde dans les différents sites où il a été célébré. Au Kianjan'ny kanto Mahamasina, on croyait à un meeting politique ou à une distribution de Vary Tsinjo tellement il y avait du monde. À Ambohidrabiby comme d'habitude on a renoué avec les pures traditions.

La polémique sur la date opposant deux tendances semble avoir été mise de côté. Une partie de la population semble adhérer au nouveau souffle véhiculé par cette tradition abandonnée au moment où Madagascar a été mis sous protectorat français. Outre le drapeau national et l'hymne national, la culture et la tradition illustrent la souveraineté d'un pays. La colonisation a tout enlevé pour que le pays perde à jamais son identité. Le retour à l'indépendance n'a pas été accompagné par la reprise des traditions. Avec le Taombaovao malagasy beaucoup de valeurs et de repères sociaux ont disparu sous le flot des pratiques occidentales importées pendant la colonisation. Petit à petit, la société, les moeurs sociales ont périclité. Les crises politiques successives ont fini par anéantir tout ce qui restait comme vestiges moraux ancestraux.

Des notions néfastes comme la corruption et la concussion nées des rudes années du socialisme ont effacé la droiture et l'honnêteté, qualités intrinsèques de la société malgache. La dictature du prolétariat a enlevé toute notion de discipline, de hiérarchie, de norme et de respect. La pauvreté de plus en plus grave d'une année à l'autre empêche une éducation appropriée de la population et par ricochet tout espoir de retour vers les belles années de prospérité. La démocratie a fini par imposer de façon définitive la loi du nombre, le pouvoir de la médiocrité, le règne de l'immoralité. Les Chinois ont leur nouvel an qu'ils continuent de célébrer en grandes pompes sans pour autant renier le nouvel an universel.

Le respect de la tradition n'a pas empêché les Chinois de devenir la première économie du monde. Il en va de même du Japon. On parle beaucoup depuis quelques temps de refondation. Soit mais il ne doit pas s'agir d'une simple refonte de l'administra­tion, d'une remise d'autorité aux fokontany. Il s'agit également d'une reprise des traditions et des valeurs sociales sur lesquelles la nation a été construite. Il faut reconnaître que c'est une entreprise difficile. C'est beau de voir ce nouvel élan autour du Taombaovao malagasy mais quand on voit combien il est difficile de se mettre d'accord sur une date, on réalise le chemin qui reste à faire.

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