Afrique: Appel à plus de transformation agricole pour valoriser l'apport des femmes africaines dans la chaîne de valeur

27 Mars 2023

« Le rôle des femmes dans la transformation agricole en Afrique », est le thème de l’un des panels du Forum AllAfrica Women Agenda 2023 organisé en prélude à la Journée Internationale des Droits des Femmes. Cet événement en l’honneur de la gente féminine a eu lieu à Rabat (Maroc), le 07 mars dernier.

Cette rencontre très riche en expérience vécue dans le secteur de l’agriculture s’est tenue en présence de personnalités expertes en la matière à l’occurrence M. Abdoulaye Ly, membre du Club des Investisseurs du Sénégal et modérateur du panel, Mme Salma Boudina, représentante de Global Impact Network, M. Akpahou Arnaud Boni de la Fondation AWI en Côte d’Ivoire, et Mme Fatima Zohra El Aiboude représentante d’Agritech Center of Excellence.

« L’Afrique produit à peu près 67% des matières premières agricoles mondiales et ne participe pas à plus de 3% de la transformation des matières premières », affirme M. Abdoulaye Ly, lors de sa note introductive. Selon lui, ces situations font parties des facteurs qui expliquent la hausse du chômage et la faible industrialisation de nos pays.

A l’en croire, la tendance est plutôt positive en Afrique dans ce qu’on voit en matière de transformation agricole globalement. « Quand on voit ce qui se fait au Maroc avec le processus de transformation de beaucoup de produit qui n’a guère été exporté, le Maroc a su faire sa transition industrielle qui lui permet de transformer au moins 50% de ses matières premières », indique-t-il.

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Actuellement, nul ne peut parler de transformation agricole sans l’implication opérationnelle des femmes. Mme Salma Boudina rappelle que : « à l’échelle internationale, le secteur agricole emploi 1,3 milliards de personnes, c’est la moitié de la population active. A l’échelle nationale, le secteur agricole est le premier pourvoyeur d’emploi. On a presque 47% des femmes qui travaillent dans ce secteur agricole et 38% des femmes ouvrières ». Pour ainsi dire que l’emploi et la main d’œuvre sont les premiers facteurs dans cette dynamique de transformation agricole durable, déclare-t-elle.

Elle se désole du fait que le travail des femmes ouvrières n’est pas valorisé dans les champs agricoles, et qu’elles travaillent dans des conditions précaires avec des salaires qui ne leur permettent même pas de subvenir aux besoins basiques.

Selon Mme Boudina, pour remédier à cette situation, les entreprises doivent adoptées des politiques de diversité leur permettant de respecter leurs employés pour avoir une meilleure performance financière et une meilleure productivité.

Par ailleurs, la problématique de la transformation agricole persiste dans certains pays africains comme la Cote d’Ivoire ou les femmes ont du mal à écouler leurs marchandises, dixit M. Arnaud Boni de la Fondation Awi.

Selon lui, les femmes subissent la loi du marché dans la mesure où celles qui quittent en ville pour venir acheter les produits prennent souvent à crédit leur proposant des prix rémunérateurs.

Il s’y ajoute qu’il n y a pas de contractualisation entre les productrices et les commerçantes et c’est ce qui motive aujourd’hui la majorité des femmes à aller vers la transformation.

Pour relever le défi et sortir ces femmes de ces contraintes, la Fondation avec son programme AWI TALENT a offert des formations à 15 femmes qui sont dans l’agro transformation avec des produits à fort taux de valeur ajoutée tels que le cacao ou l’anacarde afin de les sortir de cette précarité, conclut-il.

Dans un autre angle, Mme Fatima Zohra El Aiboude développe une idée selon laquelle l’Afrique est un continent très riche en termes de sources précieuses qui sont les terres arables et la jeunesse.

« Notre jeunesse constitue pour le moment plus de 62% de la population âgées de moins de 25 ans et notre centre mobilise cette jeunesse pour œuvrer dans l’agriculture digitale qui est la jonction entre l’agronomie, le savoir-faire agricole et les nouvelles technologies », a-t-elle déclaré.

Elle s’y ajoute que l’utilisation de solutions intelligentes peut aider les agriculteurs et agricultrices à faire plus avec moins c’est-à-dire, améliorer leur rendement tout en optimisant les choses dont ils ont grandement besoin.

Elle insiste sur le fait que la technologie doit être adaptée au contexte et doit être aussi abordable pour permettre à l’agriculture d’améliorer sa profitabilité mais surtout ses conditions de vie.

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