Une aggravation en lien essentiellement avec la progression de la circulation fiduciaire, selon Bank Al-Maghrib
Le déficit de liquidité des banques s'est creusé à 80,9 milliards de dirhams (MMDH) en moyenne durant l'année 2022, contre 70,8 MMDH en 2021, ressort-il du récent rapport de Bank Al-Maghrib (BAM) sur la politique monétaire.
Cette aggravation est en lien essentiellement avec la progression de la circulation fiduciaire, explique la Banque Centrale dans ce rapport publié à l'issue du premier Conseil de BAM au titre de l'année 2023.
Au quatrième trimestre de 2022, le besoin en liquidité des banques s'est situé à 87,8 MMDH en moyenne hebdomadaire, contre 91,7 MMDH un trimestre auparavant, fait savoir la même source.
Dans ces conditions, rapporte la MAP, la Banque a réduit le montant de ses injections à 102,5 MMDH, dont 50,5 MMDH sous forme d'avances à 7 jours, 26,8 MMDH à travers les opérations de pensions livrées, 25,1 MMDH au titre des opérations de prêts garantis accordés dans le cadre des programmes de soutien au financement de la très petite, petite et moyenne entreprise (TPME) et 40 millions de dirhams (MDH) sous forme de swap de change, précise BAM.
La duration moyenne résiduelle des interventions de la Banque est passée de 44,7 jours à 45,1 jours et le taux interbancaire est demeuré aligné sur le taux directeur à 2,06% en moyenne, un niveau intégrant la décision du Conseil de la Banque de relever en décembre le taux directeur de 50 points de base.
Au niveau du marché des bons du Trésor, les taux ont poursuivi leur augmentation au quatrième trimestre aussi bien sur le marché primaire que secondaire. Durant les mois de janvier et février, la tendance haussière des rendements s'est maintenue, sur les deux marchés, en particulier pour les maturités moyenne et longue.
Dans le même sens, sur le marché de la dette privé, les taux assortissant les émissions des certificats de dépôt se sont inscrits en hausse au quatrième trimestre.
Pour ce qui est des taux créditeurs, ils ont connu une augmentation trimestrielle de 17 points de base (pbs) à 2,24 % en moyenne pour les dépôts à 6 mois et de 18 pbs à 2,57% pour ceux à un an. Dans ces conditions, le coût de financement des banques a enregistré une légère progression par rapport au troisième trimestre.
Les dernières données disponibles relatives au mois de janvier indiquent des hausses mensuelles des taux créditeurs de 4 points de base à 2,28% pour les dépôts à 6 mois et de 20 points à 2,87% pour ceux à un an.
S'agissant des taux débiteurs, les résultats de l'enquête de Bank Al-Maghrib auprès des banques relatifs au quatrième trimestre de 2022 indiquent une augmentation trimestrielle de 26 points de base du taux moyen global à 4,5%.
Par secteur institutionnel, les taux assortissant les prêts aux entreprises ont progressé de 26 points à 4,30%, reflétant des hausses de 26 points de base de ceux des facilités de trésorerie et de 24 points de ceux des prêts à l'équipement.
Les taux appliqués aux crédits aux particuliers, ont pour leur part augmenté de 39 points, avec une hausse de 13 points pour les crédits à l'habitat et une quasi-stabilité pour les prêts à la consommation.