Rome (Italie) — Ibrahima Camara, un Sénégalais de 54 ans bien introduit à Rome, met son entregent et sa position de médiateur culturel au service des étrangers vivant dans la capitale italienne.
"Agent de la mairie, je m'implique le plus souvent dans la recherche de solutions aux problèmes des étrangers, qu'ils soient Africains, Asiatiques ou Européens", a indiqué Ibrahima Camara, dans un entretien avec l'Agence de Presse sénégalaise (APS), à la veille de la signature d'un accord de partenariat entre l'agence nationale et son homologue italienne, ANSA.
"Cette position privilégiée fait que je suis de temps en temps combattu par certains dans l'institution municipale. Cela ne m'empêche pas d'avancer, car pour moi la résolution des problèmes de mes semblables prime sur tout", déclare cet homme de taille moyenne, dont le corps semble avoir pris de l'embonpoint.
Agent de développement, Ibrahima Camara, qui vit et travaille en Italie depuis 1999, maîtrise parfaitement les lois et règlements de son pays d'accueil. Aujourd'hui, il est l'un des rares Sénégalais ou Noir à intégrer l'enseignement à Rome.
Membre de la 17e promotion de l'Ecole normale de Saint-Louis, ce natif de Guédé village, une commune du département de Podor, a quitté son pays après cinq ans de service dans quatre établissements scolaires des inspections départementales de l'éducation de Podor et Saint-Louis.
Enseignant doublé d'un éclaireur et d'un encadreur des collectivités éducatives, Ibrahima Camara a d'abord monnayé ses talents à Toulouse, en France. Il a ensuite posé ses baluchons en Italie, où la réforme de l'enseignement initiée dans les années 1998 lui a permis d'être recruté comme professeur de français dans un collège de Rome.
Médiateur interculturel et opérateur socio-éducatif, Ibrahima Camara, surnommé gouverneur de la 15e région (la diaspora s'entend), dit avoir, au début, allié le métier d'enseignant à celui d'ouvrier agricole, un travail qu'il se plaisait à exercer pendant les vacances scolaires à Karavadio, dans le nord de l'Italie.
Profitant de la loi 2000 sur les collectivités éducatives qui a permis la gestion des communes de base par des entreprises, le natif de Guédé village est alors engagé dans la fonction publique locale. Position qu'il a mise à profit pour venir en aide à ses frères émigrés.
"J'ai aidé à sortir, en tant qu'interprète au tribunal par exemple, des Africains, Européens, etc. de différentes situations. De même que j'ai interféré et aidé à régler des dossiers administratifs de nombre de membres de la diaspora africaine", a indiqué Camara, membre de beaucoup d'associations sénégalaises et africaines en Italie.
Ibrahima Camara, qui jouit d'un riche réseau de partenaires, dit avoir joué un important rôle dans l'introduction de l'école française dans le village de Loboudou, dans la commune de Ndendory (Kanel). Il a aussi aidé à la mise en place de quelques projets intégrateurs à Ndiébène Gandiol, près de l'embouchure du fleuve Sénégal, et à l'école de Guédé village, dans le Fouta.