Cameroun: Existe-t-il une seule raison objective qui pousserait un camerounais à adhérer au RDPC en 2023 ?

Sans autre tournure, je réponds à cette question par la négative et j'ajoute même qu'au vu du bilan du parti dit des flammes depuis sa création, il est même indécent de se poser cette question aujourd'hui tant le bilan du renouveau après 40 de règne sans partage est catastrophique.

Il n'y a rien qui fonctionne normalement au Cameroun, nous n'avons pas de l'eau, pas d'électricité, l'éducation n'existe que de nom, les perspectives de développement sont obscures, selon les informations de la Caisse autonome d'amortissement (CAA), organisme d'État en charge de la gestion de la dette publique, le Cameroun affiche une dette de 12 373 milliards de FCFA à fin septembre 2022... Le président Biya par sa gouvernance à l'aveugle a tué toute espérance dans un pays jadis prospère.

Si donc dans un contexte pareil, un camerounais trouve le courage de s'afficher avec les attributs du parti au pouvoir, on est en droit de questionner ses motivations surtout quand on sait que l'idéologie est un mot inconnu dans ce parti. Certains diront que c'est pour des raisons d'ordre existentielle, alimentaire, je ne peux rien affirmer dans ce sens seulement, je peux observer au moins une raison qui justifie la propagande récente où l'on met en scène plusieurs anciens militants et même des cadres de certains partis de l'opposition qui adhérent au RDPC. Tout ceci vise un seul objectif : discréditer encore plus une opposition déjà inexistante.

Pour le citoyen ordinaire, voir des gens qui hier décriaient la mal gouvernance avec une certaine hargne, acclamer aujourd'hui le même régime qui n'a changé ni de responsables, ni de fonctionnement encore moins de méthode, c'est comme un aveu d'impuissance. Puisqu'il est impossible de battre ce régime, vaut mieux y adhérer et espérer profiter de ses largesses.

A la vérité le régime de Biya n'a même pas besoin de ces nouveaux militants pour remporter les prochaines échéances électorales au Cameroun (présidentielle, législative, municipale, sénatoriale). Le régime n'a non plus besoin d'eux pour gouverner, c'est un fait établi, le président Biya gouverne au moins depuis 1984 avec quelques-uns de ses frères du village. Que celui qui en doute consulte la liste des dernières nominations dans les forces armées.

Tout autre mouvement d'adhésion à grand renfort de publicité n'est que démonstration de force et intimidation. J'ose maintenant espérer que chacun de ces nouveaux militants sait quel rôle sera le sien dans son nouveau parti. Que chacun a bien lu avant de signer. Tout en rappelant à ce beau monde qu'une dictature n'a pas d'amis, même le fait d'être membre du parti au pouvoir ne vous donne aucune immunité, ce n'est pas des exemples qui manquent au sein du RDPC.

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