Le journaliste Soulaimane Raissouni est en prison au Maroc depuis mai 2020. Reconnu coupable en première instance puis en appel d'agression sexuelle suite à la plainte d'un militant LGBT, il a été condamné à cinq ans de prison. Invitée le 23 mars à Bruxelles, au Parlement européen, son épouse Khouloud Mokhtari a évoqué la question de la liberté d'expression au Maroc. Elle s'est aussi confiée à RFI.
Bientôt trois ans que Soulaimane Raissouni est emprisonné. Le journaliste et son comité de soutien ont toujours dénoncé des procès politiques et une volonté des autorités de taire les voix critiques du régime, tandis que les autorités, elles, estiment au contraire que l'éditorialiste a bénéficié « d'un procès équitable ».
Alors que les avocats attendent l'application de leur pourvoi en cassation, Khouloud Mokhtari, l'épouse de Soulaimane Raissouni, continue de se battre. Elle compte utiliser tous les moyens pour prouver l'innocence de son mari. Après son allocution au Parlement européen lors d'une table ronde sur la liberté de la presse et la liberté d'expression au Maroc, elle s'exprime au micro de Guillaume Thibault :
« Je tiens vraiment à parler de l'affaire de mon mari. Il est toujours dans une cellule individuelle depuis son "enlèvement", le 20 mai 2020. Soulaimane ne sort pas de sa cellule. Dès le début, le procès a été inéquitable. Le Maroc est censé respecté la charte de l'Union européenne sur le respect des droits de l'homme. Je suis là pour continuer ma lutte. Ils s'acharnent contre lui à chaque fois. Mon devoir est de dénoncer tout ce qui a été fait contre mon mari. »