Si le foncier est à la base de beaucoup de manifestations des populations du monde rural, la rareté de l'eau potable ou du moins l'accès difficile à cette ressource vitale reste aussi une autre préoccupation dans cette zone. Mais, ces populations ne sont pas les seules à vivre ces difficultés. Celles de plusieurs villages du département de Saint-Louis ne sont pas épargnées. Ici, il est presque rare de rester un mois sans que des populations ne battent le macadam pour crier leur soif et exiger le liquide précieux. C'est le cas d'ailleurs pour les villages de Mbaye Mbaye, de Ndiawsir et la zone de Thianialdé, dans l'arrondissement de Rao, où les populations vivent souvent un réel calvaire.
A côté des quartiers de Pikine, Boudiouck, Sanar, entre autres, où le problème de l'accès à l'eau potable est réel, le village de Ndiawsir souffre de nombreux maux dont le plus récurrent demeure la pénurie d'eau potable. Pour les 2000 habitants de la localité, se procurer le liquide précieux à suffisance est un luxe. Les femmes du village et des hameaux environnants réalisent un véritable parcours du combattant pour se procurer de l'eau et souvent dans des conditions extrêmement difficiles.
"La corvée de l'eau a fini d'épuiser les femmes de Ndiawsir. Nous qui habitons les coins les plus difficiles d'accès, nous sommes obligés de débourser doublement pour satisfaire les besoins de nos familles en eau potable. On paye l'eau au robinet et ensuite pour le transport des bidons. En tout cas, les autorités doivent trouver des solutions parce que nous sommes des Sénégalais à part entière", a laissé entendre une dame d'une trentaine d'années qui dénonce le manque criard d'eau qui est à l'origine de tous les problèmes de la localité.
De leur côté également, les éleveurs souffrent le martyr pour abreuver leurs troupeaux. Chaque jour, il faut débourser une certaine somme d'argent pour acheter de l'eau pour le bétail. Ce n'est pas facile, surtout en cette période de crise où il est difficile pour les parents de subvenir aux besoins de leurs familles. D'où le plaidoyer fait par les populations pour la correction de cette inégalité.
En milieu urbain aussi, les populations font souvent face à des difficultés d'accès à l'eau potable, allant de la baisse de pression à la coupure d'eau au niveau des robinets. Certains habitants des quartiers de Pikine, Boudiouck et Sanar éprouvent d'énormes difficultés pour accéder au liquide précieux.
15 MILLIARDS DE FCFA MOBILISÉS POUR COMBLER LE DÉFICIT
Pourtant, l'État du Sénégal a entrepris une politique pour un accès équitable à l'eau potable pour tous les Sénégalais. C'est dans ce cadre d'ailleurs que plusieurs projets structurants visant à renforcer l'alimentation en eau potable ont été mise en place par le ministère de l'Eau et de l'Assainissement. "A l'image de ce qui se fait dans les autres localités et autres grandes villes, à Saint-Louis également les autorités se sont attelées à renforcer l'alimentation en eau potable du Département, surtout dans les zones déficitaires notamment dans le Gandiolais et dans une bonne partie de l'arrondissement de Rao", a informé dernièrement le Service régional de l'Hydraulique de Saint-Louis.
Ce qui a été confirmé par le Directeur général de la SONES, Charles Fall, lors d'une tournée dans la région. A en croire Charles Fall, avec le projet d'un financement global de 15 milliards de FCFA, pour la construction, à Saint-Louis, d'une grande usine de traitement des eaux, d'une unité de prise d'eau, le renforcement de la capacité de stockage d'eau à travers la construction d'un château d'eau à Sanar, les problèmes d'accès à l'eau seront bientôt un vieux souvenir.