En Tunisie, les pressions se multiplient pour que le pays arrive à un accord avec le Fond monétaire international. L'Union européenne craint un effondrement de l'économie tunisienne en cas d'échec à contracter le prêt d'1,9 milliard dollars négocié avec le FMI, ce qui pourrait accroître significativement la tension migratoire en Europe. Le commissaire européen en charge de l'économie, Paolo Gentiloni a effectué une visite dans ce sens ce lundi à Tunis.
Le commissaire européen chargé de l'Économie Paolo Gentiloni a insisté lundi que « la Tunisie ne sera pas laissée seule », selon ses mots, notamment face à la gestion des flux migratoires. Il a ajouté la promesse d'une aide macro financière de l'Union européenne si la Tunisie parvient à finaliser un accord de prêt avec le FMI.
Depuis une semaine l'Union européenne, la France et l'Italie se mobilisent pour presser la Tunisie à avancer dans l'accord avec le bailleur, dont les négociations sont en suspens depuis la mi-décembre. La France a promis le décaissement d'une enveloppe de 250 millions d'euros sous certaines conditions, l'Italie a proposé un versement européen de 900 millions d'euros sur trois tranches, dont 300 millions pour aider dans l'immédiat.
Ces aides sont conditionnées par la mise en place de réformes sur lesquelles s'est engagé le gouvernement tunisien pour redresser ses finances publiques : la fin progressive des subventions sur le carburant et la promulgation de la loi relative à la gouvernance des entreprises publiques. Mais en Tunisie, si les officiels rencontrent les partenaires européens, le Président Kaïs Saïed reste silencieux sur l'accord avec le FMI.
Une rencontre entre lui et Paolo Gentiloni était prévue ce lundi, mais elle a été annulée sans explications officielles de Carthage.
Et le drame migratoire continue sur les côtes tunisiennes. Avec cinq naufrages en moins de deux jours de jeudi à samedi, les autorités ont repêché 10 corps dans la nuit de samedi à dimanche près de Mahdia à l'est du pays, tandis que 19 autres corps ont été récupérés par des bateaux de pêcheurs, portant à 29 le nombre de morts. 11 autre migrants ont pu être secourus.