La mission est à Ouagadougou pour évaluer les besoins humanitaires de près de deux millions de déplacés affectés par les attaques djihadistes.
Pour la mission humanitaire de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), il s'agit d'évaluer les besoins humanitaires des populations affectées par l'insécurité qui prévaut dans certaines régions du pays mais aussi de réaffirmer la solidarité de l'organisation sous-régionale au gouvernement et au peuple burkinabè. Que compte faire la Cédéao pour venir en aide surtout aux milliers d'enfants en situation d'urgence ?
"Pour le moment, je ne peux rien dire de ce qui va être fait concrètement. La situation est complexe et elle est dynamique et le gouvernement, les partenaires et les communautés hautes fournissent des efforts pour apporter des réponses à la situation. Un rapport sera fait et s'en suivra les recommandations. Nous sommes actuellement dans la phase technique notamment en travaillant avec la branche technique le Conseil National de Secours d'Urgence et de Réhabilitation (CONASUR). Après ces travaux, nous allons soumettre un rapport à la commission de la Cédéao et le CONASUR également soumettra un rapport à la l'intention du gouvernement du Burkina Faso", explique Sintiki Tarfa Ugbe directrice des affaires humanitaires et sociales de la Cédéao.
Situation préoccupante
Plus d'un million d'enfants ont donc besoin d'assistance alimentaire et humanitaire. Ces enfants déplacés représentent 58 % des déplacés internes du Burkina Faso. La ministre chargée de l'action humanitaire dit être consciente de la situation qui est assez critique.
Selon elle, "à la date du 21 Janvier 2023, nous enregistrons près de 58 % d'enfants parmi les 1 938 792 personnes déplacées et également 23% de femmes et environ 17% d'hommes. Il faut dire que ce sont les enfants qui paient le plus lourd tribut dans cette situation sécuritaire et dans cette crise humanitaire. " Elle ajoute que "le pourcentage des enfants et des femmes cumulés nous donne à peu près 80% à 84% alors ce qui qui est quand même énorme vu que ces groupes cibles sont déjà la plupart du temps dans des situations de vulnérabilités. Donc avec leur nouveau statut de personnes déplacées, cette situation de précarité vient s'ajouter surtout que ces personnes sont amenées à quitter leur domicile habituel pour aller se retrouver dans des zones inconnues et en attendant tout, presque tout de l'Etat et de ses partenaires."
Dans un récent rapport, l'Unicef révélait que dix millions d'enfants vivant au Burkina Faso, au Mali et au Niger, avaient besoin en toute urgence d'une aide humanitaire à cause de la recrudescence des attaques terroristes.