Togo: Kpatcha Gnassingbé autorisé à gagner le Gabon pour des raisons médicales

Kpatcha Gnassingbé

Kpatcha Gnassingbé, ancien ministre de la Défense et demi-frère du président togolais, Faure Gnassingbé, a été autorisé à quitter son lieu de détention, à Lomé, pour se rendre au Gabon pour des raisons médicales. Cela fait plusieurs années que ses défenseurs demandaient l'évacuation pour des raisons de santé de celui dont la détention a été jugée arbitraire par la Cour de justice de la Cédéao et par les Nations unies.

Le départ de Kpatcha Gnassingbé pour Libreville a été confirmé par plusieurs sources au sein de son entourage et des institutions togolaises. Le demi-frère du chef de l'État, Faure Gnassingbé, a bénéficié jeudi 23 mars d'un vol spécial à destination de Libreville, en compagnie de son épouse.

Une évacuation médicale : en raison de sa longue incarcération et de la sédentarité, l'homme de 53 ans souffre d'importants problèmes de circulation au niveau des jambes et son état nécessitait une opération chirurgicale afin d'éviter une amputation.

Un spécialiste, spécialement venu d'Israël, n'a pas pu améliorer la situation et son médecin personnel, selon plusieurs sources, a demandé récemment dans une lettre son évacuation vers la Tunisie. Cela fait plusieurs années que ces avocats alertent sur son état de santé, rapporte notre correspondant à Lomé, Peter Sassou Dogbé.

Selon un membre de son entourage, le matériel nécessaire n'était pas disponible à Lomé et il a été autorisé à quitter le pavillon militaire du Centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio où il avait été déplacé voilà plusieurs mois, pour le Gabon, pays dont on connait la proximité avec le Togo.

Kpatcha Gnassingbé a été arrêté en 2009 avec une trentaine de personnes. En 2011, il a été condamné à 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l'État. Il a été accusé de complot contre son frère, ce qu'il a toujours nié.

Selon certaines sources, il aurait en revanche eu pour ambition de se présenter contre lui à la présidentielle de 2010, après son renvoi du poste de ministre de la Défense. Cela alors qu'il avait oeuvré à installer Faure Gnassingbé à la présidence à la mort de leur père, en 2005.

En 2013, la Cour de Justice de la Cédéao a jugé sa détention arbitraire. Une opinion partagée l'année suivante par le groupe de travail de l'ONU sur le sujet.

En février 2014, un avocat de l'État togolais avait assuré sur RFI que le pays prendrait en compte ce jugement, une promesses restée lettre morte.

L'association des victimes de la torture au Togo, l'Asvitto, a salué dans un communiqué « la sagesse du chef de l'État » et la fin d'une « détention arbitraire » qu'elle souhaite voir élargir aux deux autres condamnés toujours derrière les barreaux : Abi Atti et Kokou Tchaa Dontema.

Nous invitons le chef de l'État à élargir la table des négociations qui est restée jusque-là familiale, à toutes les autres victimes pour permettre de fermer pour de bon ce dossier qui n'a que trop duré.

Monzoluwe Atchouli Kao, président de l'Organistation de la Societé civile Asvitto

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