Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections (COSCE) a fait une déclaration de presse hier, lundi 27 mars, à Dakar. Dans sa déclaration, le COSCE invite l'Etat du Sénégal à prolonger le délai de la révision exceptionnelle des listes électorales fixé à un mois par le Décret n°2023-464 du 07 mars 2023, pour permettre une inscription massive des Sénégalais.
La période d'un mois allouée à la révision exceptionnelle des listes électorales ne convient pas à la société civile sénégalaise. En effet, face à la presse hier, lundi, le COSCE (Collectif des organisations de la société civile pour les élections) a appelé l'Etat à prolonger ledit délai. Ce, en vue d'assurer une participation qualitative et quantitative des citoyens au scrutin présidentiel de 2024. La structure dirigée par Pr Babacar Guèye estime que la période d'un mois allouée à cette étape clé du processus électoral est trop courte. Alors qu'elle est une période cruciale pour les électeurs, notamment pour les primo-votants et ceux désirant effectuer une modification de leur adresse électorale.
Abondant dans la même dynamique, Moundiaye Cissé de la société civile et ses camarades rappellent à l'État du Sénégal que « les élections sont le procédé démocratique par lequel le peuple souverain désigne ses représentants ». Ils soulignent que, pour être crédible, tout processus électoral doit reposer sur un contrôle citoyen qui en garantit la transparence. Et que ce contrôle citoyen doit s'exprimer à travers la participation citoyenne qui permet de renforcer la légitimité des dirigeants.
La société civile a aussi alerté, dans sa déclaration, sur la situation politique tendue du pays. « Depuis les événements de Mars 2021, notre pays est en proie à une tension politique persistante qui menace gravement la paix et la cohésion sociales. La rivalité entre le pouvoir et l'opposition est passée de l'adversité à l'animosité », a-t-elle regretté. Pr Babacar Guèye et compagnie ont aussi « condamné avec fermeté » le traitement que les forces de l'ordre ont fait subir à l'opposant Ousmane Sonko lors de son procès contre Mame Mbaye Niang.
Selon le collectif, cette violence est d'autant plus incompréhensible et inacceptable que ces derniers n'avaient ni mandat d'amener ni mandat d'arrêt. Le COSCE rappelle à l'État son rôle de garant de l'équilibre et de l'impartialité dans le dossier judiciaire qui oppose le Maire de Ziguinchor et le Ministre du Tourisme. Le Collectif des organisations de la société civile pour les élections appelle ainsi les acteurs à plus de responsabilité pour un apaisement de la situation et réitère son engagement à lutter pour la préservation des acquis démocratiques. Dans cette perspective, la structure demande aux acteurs de mettre un terme à toute tentative de restriction de l'espace civique et des libertés.