Sénégal: Podor - Démarrage timide de la campagne de commercialisation de l'oignon

Podor — La campagne de commercialisation de l'oignon ne connait pas encore le même engouement que celui de ces dernières années, près de deux mois après son lancement officiel, le 1er février, a appris l'APS du vice-président de l'interprofession de l'oignon du département de Podor, Thierno Ibrahima Ba.

Dans les centres de groupage, "le rythme des départs de camions" est "lent" comparativement à l'année dernière, a-t-il relevé, dans un entretien accordé à l'APS, au terme d'une visite sur plusieurs sites de groupage des récoltes.

A Boubé, dans la commune de Ndiayène-Pendao, seule une demi-douzaine de camions sont stationnés à l'entrée du plus grand centre de groupage du département de Podor. Certains sont déjà chargés et s'apprêtent à partir vers les grandes villes de l'ouest et du centre du pays, dont Dakar, Touba, Kaolack, Ziguinchor, explique le gestionnaire de la plateforme, Alassane Lèye, occupé à surveiller le pesage des sacs et à délivrer des "lettres de voiture".

Chaque jour, en moyenne six camions chargés d'oignon partent d'ici pour les marchés des grands centres urbains du pays, indique-t-il. Il signale que le prix du kilogramme bord champ est fixé à 300 F CFA.

"'Ce n'est pas encore l'engouement noté lors de la précédente campagne", regrette Alassane Lèye. L'année dernière, à pareil moment, il y avait "dix, voire douze camions de dix et trente tonnes" qui quittaient la plateforme à destination des grands centres urbains du pays et même en direction des pays voisins tels que la Gambie et la Guinée Conakry, a-t-il rappelé.

L'oignon sénégalais exporté vers des pays de la sous-région

Dans les plateformes de Guia (commune de Guédé Village) et de Thillé Boubacar (commune de Fanaye), ce n'est pas non plus le rush habituel des dernières années, même si des commerçants sont venus de la Mauritanie et du Mali, à en croire le vice-président de l'Interprofession de l'oignon, Thierno Ibrahima Ba.

Selon lui, les producteurs ambitionnaient de cultiver cinq mille hectares d'oignon. Mais cet objectif est loin d'être atteint, regrette-t-il. Sa non atteinte résulte de la conjugaison de plusieurs facteurs, explique-t-il, rappelant que lors de la dernière campagne, plus de 4 mille hectares avaient été emblavés.

Cette fois-ci, ils ont réussi seulement à "emblaver 2.343, 68 hectares", a déploré le chef de la division appui à la production et à l'entreprenariat rural, à la délégation de la Société d'aménagement des terres du delta et de la Falémé (SAED) de Podor, Amadou Oury Diallo.

"Les récoltes se poursuivent encore" et sont "étalées sur plusieurs semaines", car tous les producteurs n'ont pas démarré les semis à la même période, a-t-il expliqué.

"Les difficultés d'accès au crédit de campagne auprès des banques, les problèmes liés à l'approvisionnement des engrais, entre autres contraintes, ont rendu impossible l'atteinte des objectifs préalablement fixés", relève Thierno Ibrahima Ba. Il a rappelé que, l'année dernière, les rendements moyens se situaient entre 20 et 25 tonnes à l'hectare.

Pour autant, l'espoir est permis, avec les fêtes religieuses qui approchent, tempère Alassane Lèye. "La fête de Pâques, c'est pour bientôt, la Korité aussi et même la Tabaski, ce sont de grands moments de vente", souligne-t-il.

Pendant la période de récolte et la commercialisation de l'oignon, plusieurs ouvriers agricoles (saisonniers) viennent travailler dans la zone. De jeunes sénégalais et même des pays voisins, employés dans les parcelles pour les récoltes, sont rémunérés entre 600 et 700 FCFA par hectare en sus de la prise en charge de la restauration.

Pour le chargement et le déchargement des sacs (40 kilogrammes), les prix varient entre 50, 75 et 100 FCFA en fonction de la distance et de l'accessibilité. La main d'ouvre féminine est également utilisée pour le triage et l'ensachage.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.