La décision de la Cour constitutionnelle de réhabiliter le gouverneur du Sud-Kivu, M. Ngwabidje, est à la base du tollé soulevé par deux camps opposés de l'Assemblée provinciale.
Au menu : la dissolution ou non de cette assemblée par rapport à l'arrêt de la cour constitutionnelle. Hier, lundi 27 mars, le collectif de députés provinciaux acquis à la stabilisation des institutions provinciales s'est opposé à une quelconque idée de dissoudre l'Assemblée provinciale du Sud-Kivu.
C'est dans une déclaration signée en date du 24 mars, qu'ils ont dit s'opposer à la résolution de la crise politique qui prévaut entre l'organe délibérant et le gouvernement provincial, envisagée par un autre groupe de leurs collègues députés. Ils ont par ailleurs dénoncé la chasse à l'homme, la division et le règlement des comptes personnels ou encore les velléités de rébellion contre les arrêts de la cour constitutionnelle, du reste, irrévocables et imposables à tous.
Et de préciser : «C'est dans ce cadre que nous réfutons toute idée de dissolution de l'Assemblée provinciale du Sud-Kivu souhaitée par quelques députés provinciaux dans leur déclaration politique dite de l'Assemblée provinciale du Sud-Kivu à la suite de la réhabilitation de son Excellence Monsieur Ngwabidje Kasi par la cour constitutionnelle en date du 22 mars 2023 et invitons ceux d'entre nous qui s'avouent abattus par le noble travail des représentants du peuple à tirer logiquement les conséquences de l'article 84 point 3 de notre Règlement Intérieur qui offre la possibilité à tout député de démissionner».
A la veille de cette prise de position, un autre groupe de députés provinciaux avaient signé le 25 mars dernier, une déclaration contraire appelant à la dissolution de ce parlement provincial. Cet organe délibérant du Sud-Kivu désapprouve « le forcing dans la gouvernance de la province ».
Pour ce groupe de députés, la cour constitutionnelle ne saurait rétablir la confiance irrémédiablement rompue avec le gouverneur Ngwabidje avant de promettre de poursuivre sa lutte, il se dit prêt à voir cette institution législative du Sud-Kivu être dissoute par le chef de l'État si ses décisions ne sont pas respectées.
«Notre lutte inlassable pour le changement, en tant qu'élus du peuple, doit se poursuivre contre vent et marées sauf si son excellence Monsieur Félix Tshisekedi, président de la République, nous déchargeait de ce mandat par la dissolution de l'Assemblée provinciale du Sud-Kivu, que nous sollicitons une fois de plus au cas où il estimerait que la province du Sud-Kivu est réellement bien gérée selon sa vision du peuple d'abord», pouvait-on lire dans cette déclaration.
L'Assemblée provinciale du Sud-Kivu de ce groupe dissident salue, par ailleurs, la mise en place du gouvernement Sama II et le départ de Daniel Aselo.
Il sied de rappeler que le gouverneur Théo Ngwabidje a été réhabilité par la cour constitutionnelle, 3 mois après sa destitution par l'Assemblée provinciale pour mauvaise gestion, incompétence et détournements.