Dans son intervention sur le HIV and Aids Amendment Bill, le Dr Kailesh Jagutpal, ministre de la Santé, a fait ressortir que le nombre annuel de nouvelles infections au VIH chez les Mauriciens ces trois dernières années est resté entre 300 et 400. Selon les statistiques du rapport de l'Integrated Biological and Behavioural Surveillance de 2021, le VIH est présent chez 21 % des consommateurs de drogues, 14,3 % des travailleuses du sexe, 17,2 % d'homosexuels et 28 % de personnes transgenres. «Environ 50 % de gens vivant avec le VIH à Maurice ne connaissent pas leur statut. De plus, la stigmatisation et l'auto-stigmatisation sont les principaux obstacles. La peur d'être rejeté par leurs proches, s'ils sont séropositifs, rend les gens réticents à se faire dépister.»
D'où l'amendement apporté au projet de loi pour introduire l'auto-dépistage du VIH, déjà en place dans plus de 50 pays, et qui aurait fait ses preuves. «C'est un dispositif de dépistage supplémentaire et complémentaire.» L'auto-dépistage comporte des avantages aux niveaux individuel, communautaire et national car il conduit à un diagnostic précoce du VIH et, à long terme, cela aidera le gouvernement à atteindre son objectif d'arrêter la transmission du VIH. Cependant, il précise que dans le cas d'une personne qui s'est fait dépister et dont le résultat s'avère positif, un test de confirmation du VIH doit être effectué au Central Health Laboratory de la Santé.
De plus, le projet de loi prévoit l'introduction de paraphernalia kits dans le programme d'échange de seringues pour prévenir le VIH et d'autres infections transmissibles par le sang, telles que l'hépatite B et C. Le Dr Jagutpal souligne que depuis l'introduction des stratégies de réduction des méfaits en 2006, y compris le programme d'échange de seringues, une tendance générale à la baisse des infections au VIH chez les consommateurs s'injectant de drogues a été notée (- 21 % selon l'Integrated Biological and Behavioural Surveillance).
Cependant, la prévalence de l'hépatite C chez les consommateurs de drogues est restée autour de 88,8 %. Le projet de loi a été adopté sans amendement avant que le Parlement ne soit ajourné au mardi 4 avril, à 11 h 30.