Nairobi — La population est épuisée, la sécheresse qui dure depuis plus de deux ans et qui a de graves répercussions sur la majorité des Kényans est aggravée par les manifestations antigouvernementales organisées par l'opposition. Le coût de la vie et la démission du président William Ruto, considéré par beaucoup comme n'ayant pas été élu démocratiquement lors du scrutin de l'année dernière (voir Fides 17/8/2022), sont au centre des émeutes. Selon des informations diffusées par la BBC, 238 arrestations avaient déjà été enregistrées la semaine dernière, dont quatre députés, un mort et 31 policiers blessés.
Les évêques du pays sont immédiatement intervenus, appelant les politiciens de la coalition Azimio la Umoja-one Kenya, dirigée par l'opposition, et ceux du gouvernement Kenya Kwanza, ainsi que tous les Kenyans, à réfléchir ensemble pour le bien et le développement de la nation.
"Nous ne reviendrons pas sur ce chemin glissant qui mène à la violence, nous ne pouvons pas permettre à notre pays de régresser vers le désastre", ont averti les chefs religieux dans leur déclaration signée par l'Archevêque de Mombasa, Mgr Martin Kivuva Musonde, président de la Conférence épiscopale du Kenya.
"Nous appelons tous les dirigeants kenyans de toutes les factions politiques à se rencontrer, à discuter et à dialoguer afin de trouver des solutions. La manière de résoudre tout problème dans notre pays doit être exclusivement celle prévue par notre Constitution".
Les évêques se sont notamment adressés au leader de l'opposition, Raila Odinga, en l'exhortant à ne pas laisser la place à des manifestations qui risquent de dégénérer en violences. N'instrumentalisons pas la misère", a demandé l'Archevêque de Mombasa, "asseyons-nous ensemble ! Kenyans, raisonnons ensemble".
"La famine, la faim et le coût de la vie sont les priorités du pays et nous ne pouvons pas risquer de les exacerber par la violence. Nous avons beaucoup de problèmes, de questions critiques, de promesses non tenues, mais nous devons toujours rester dans les limites de notre Constitution, dans le respect du peuple kenyan, de la vie et de chaque dirigeant".
La population est épuisée par la faim, alimentée par la sécheresse et la famine, et les évêques appellent à soutenir ceux qui sont dans le besoin, en leur fournissant de la nourriture et en maîtrisant le coût de la vie.
"Nous, Kenyans, devons rejeter le poison de la haine qui devient monnaie courante dans la bouche de nos politiciens et nous devons être prêts à ne pas nous laisser entraîner par ceux qui nous incitent à la violence afin de détruire l'avenir de nos enfants", concluent-ils.