Burkina Faso: Crise sécuritaire au Burkina - « L'Etat doit allier économie de guerre et économie classique » (Amadou Nébila Yaro, panéliste)

L'hebdomadaire L'Economiste du Faso a organisé le mardi 28 mars 2023 à Ouagadougou un panel sur le thème « Résilience en période de crise : finances publiques, entreprises et ménages, quel tandem pour en sortir ? » Cela, dans le cadre de son dixième anniversaire célébré le 13 mars dernier. Au cours de celui-ci, l'ancien ministre du Développement de l'économie numérique, le Dr Amadou Nébila Yaro, a indiqué que les finances publiques du Burkina sont assez éprouvées par la crise multidimensionnelle à laquelle le pays est en proie et pour en sortir, il suggère que l'Etat burkinabè allie économie de guerre et économie classique.

Dans le cadre des activités entrant dans la célébration de son dixième anniversaire, l'hebdomadaire L'Economiste du Faso a organisé un panel sur le thème « Résilience en période de crise : finances publiques, entreprises et ménages, quel tandem pour en sortir ? » Selon le directeur de publication du canard, Abdoulaye Tao, le thème de ce panel, vise à ouvrir le débat sur comment on gère cette crise multidimensionnelle, notamment celle sécuritaire qui engendre d'autres crises, et dans le même temps trouver des solutions pour juguler cette crise ; en d'autres termes, faire la guerre et continuer à faire bouillir la marmite dans les ménages.

C'est dans cet esprit qu'est organisée cette rencontre réunissant les principaux acteurs de la société, les syndicats, la Chambre de commerce, le patronat et le ministère des Finances afin de trouver des solutions réalisables et consensuelles qui permettront de gagner la guerre et de relancer l'économie. « Car on demande beaucoup d'efforts à tout le monde, par le payement de la taxe de résidence et la hausse des prix du carburant et des boissons », souligne le directeur de publication. La communication inaugurale de ce panel a été livrée par le Dr Amadou Nébila Yaro, ancien ministre du Développement de l'économie numérique et des Postes, ancien DG de l'ENAREF. Selon le panéliste Dr Yaro, les finances publiques du Burkina sont assez éprouvées par la crise multidimensionnelle qui secoue le pays et pour sortir de cela, il suggère que l'Etat burkinabè allie les concepts d'économie de guerre et d'économie classique. Pour cela, il faut d'abord prendre conscience de l'état de nos finances publiques.

%

« Nous sommes dans une situation difficile, nos finances publiques n'arrivent plus à respecter tous les engagements. Si on prend conscience déjà de cette situation difficile on peut ensemble réfléchir pour trouver des solutions ». Pour lui, la première solution, c'est de faire en sorte que l'économie endogène fonctionne et c'est pour cela que l'ex-ministre propose qu'il y ait une forme d'apurement de la dette intérieure. « Aujourd'hui, lorsqu'on regarde la dette du Burkina, située entre 53% et 57%, on constate que celle-ci vient de la dette intérieure. Je pense qu'en l'apurant, on donnera du souffle aux entreprises et que celles-ci pourront redémarrer.

Le panéliste suggère également à l'Etat de réduire effectivement son train de vie et d'avoir une bonne gestion de l'assiette fiscale, de lutter contre la fraude fiscale et celle douanière. Le Dr Amadou Nébila Yaro propose qu'il y ait une sorte de conclave qui va réunir tous les acteurs de la vie économique, l'Etat et les partenaires sociaux, le secteur privé ainsi que les ménages et de laquelle sortiront des solutions consensuelles. Mais il reste persuadé que cette crise sécuritaire ne saurait perdurer et qu'avec ces solutions on peut s'en sortir. Et d'expliquer que l'économie de guerre est une économie qui va amener à un changement structurel au niveau de la production, des méthodes de travail et de la gestion.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.