Le Procureur général, Ibrahima Bakhoum, a fait face à la presse hier, mardi 28 mars 2023. Ce rendez-vous avec la presse, qu'il a qualifié d'un impératif de communiquer avec le peuple sénégalais, a été l'occasion pour lui de revenir sur la supposée tentative d'assassinat du leader du Pastef, Ousmane Sonko.
Le Procureur général a aussi promis de sévir contre toute velléité de troubles à l'ordre public. Par la même occasion, il est revenu sur des faits qui motivent l'interpellation du patron de Suma Assistance, le docteur Babacar Niang, inculpé et placé sous contrôle judiciaire pour non-assistance à personne en danger et homicide involontaire.
MENACES DE TROUBLES A L'ORDRE PUBLIC : LE PROCUREUR GENERAL IBRAHIMA BAKHOUM BANDE LES MUSCLES
«Le Parquet général usera de tous les moyens qu'offre la loi pour préserver l'intégrité des personnes et des biens»
Le Procureur général près la Cour d'appel de Dakar, à côté de plusieurs autres magistrats debout, a fait face à la presse hier, mardi 28 mars 2023, pour apporter des précisions sur certaines affaires politico-judiciaires. L'une d'elles concerne l'arrestation de personnes qui seraient appelées «des Commandos du Pastef». Ce mouvement, dont les animateurs sont en détention, «projetait de poser des actes à troubler l'ordre public», d'après le parquetier.
Toutefois, étant donné que tous les membres du groupe ne sont pas encore appréhendés, le Procureur général prévient, en ces termes : «Dans le cadre d'un Etat de droit, la violence n'a pas de place, idem pour un Etat démocratique. Il y a plusieurs formes d'expressions, mais toutes formes de violences devraient être bannies. J'aimerais qu'on soit très clair sur ça. Le Parquet général que j'ai la charge de diriger, en rapport avec tous les Procureurs de son ressort, entendons user de tous les moyens offerts par la loi pour préserver l'intégrité des personnes et des biens».
Par ailleurs, Ibrahima Bakhoum appelle les Sénégalais au calme. «J'invite toute la population sénégalaise à garder la sérénité et de savoir qu'on est en charge de responsabilité et nous entendons les assumer, les exercer ; c'est notre sacerdoce», dit-il.
Parlant toujours des «Commandos», le Procureur général a indiqué que les arrestations sont faites sur des personnes qui auraient posé des actes dans l'objectif d'atteindre le dessein de ce groupe. Les charges retenues contre ces personnes sont : «participation à une manifestation non autorisée, manoeuvre insurrectionnel et atteinte à la sureté de l'Etat, sur le fondement des articles 80 et 139 du Code de procédure pénale».
A l'en croire, ce commando présumé avait comme objectif d'inciter la foule à l'usage d'explosifs, le 30 mars prochain, jour du procès en diffamation, en audience spéciale, opposant le leader du Pastef, Ousmane Sonko, au ministre du Tourisme, Mame Mbaye Niang.
Autre révélation du Procureur général, Mamadou Diémé, qui se réclamerait du Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc) et qui serait l'organisateur de toutes «les manifestations violentes» du Pastef à Bignona, est parmi les meneurs de groupe, selon Ibrahima Bakhoum. Le Procureur général affirme aussi que cette personne mise en cause s'était liée avec d'autres individus, dont d'anciens militaires.
Evoquant toujours les arrestations, le Procureur général, confirme la présence d'élèves et de mineurs parmi les inculpés. Certains sont remis à leurs parents, dans l'attente de leur jugement. Deux mineurs sont en attentes de jugement, pour cette semaine, au Tribunal de Dakar, révèle-t-il.
Revenant sur le port de bracelets électroniques, il dira qu'il a été décidé pour préserver l'activité socio-professionnelle de certains inculpés. A noter que le Procureur général, Ibrahima Bakhoum, était assisté lors dette conférence de presse par le Procureur de la République près le Tribunal de Grande instance hors classe de (TGI-HC) Dakar, Abdou Karim Diop, celui du TGI Pikine-Guédiawaye, Amadou Seydi, le Premier Avocat général près de la Cour d'appel de Dakar, Fatou Oumar Ndiaye et du Deuxième Avocat général près ladite Cour, Youssoupha Diallo.