Le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) n'est nullement ébranlé après les nombreuses défections dans ses rangs. Le PPRD avait appelé ses membres à boycotter le processus électoral en cours. Certains de ses cadres n'ont cependant pas obéi au mot d'ordre et ont rejoint l'Union sacrée.
Contre toute attente, le secrétaire permanent adjoint de cet ancien parti de la majorité présidentielle, Ferdinand Kambere, a annoncé hier, mardi 28 mars, que Joseph Kabila est le candidat du PPRD et du FCC à la présidentielle de 2023.
Pour ce haut cadre du PPRD, « Joseph Kabila est encore jeune, il a une vision pour la RDC et a un agenda costaud. Son expérience, son carnet d'adresses... militent en faveur de sa candidature. Nous, en tant que parti et formation politique, notre leader reste Joseph Kabila. C'est le candidat du PPRD ou du FCC ». Ce, avant d'insister que ces élections devront se tenir sans la configuration du bureau actuel de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).
Et de poursuivre que Denis Kadima et son équipe devront être préalablement remplacés par des personnes issues du consensus, en vue d'avoir des élections claires, démocratiques, transparentes, crédibles et apaisées.
Répondant à d'autres questions sur cette annonce, Ferdinand Kambere s'est dit fier de leur bilan au sommet du pays en fustigeant en tant qu'opposant la manière dont est dirigé le processus électoral en cours. » Ce qui est mis comme processus électoral bâclé, il devrait être revu si nous voulons les élections transparentes, démocratiques et pacifiques. La transparence passe par une neutralité de la CENI ».
Le PPRD, a-t-il martelé, dénonce la manière dont la Commission Électorale Nationale Indépendante que pilote Denis Kadima avait été mise en place. « Cette CENI est comme une centrale d'un parti politique qui jouit cependant des avantages du pouvoir ».
L'unique sortie de Kabila
L'ancien président Joseph Kabila qui a géré la RDC de 2001 à 2018, soit pendant 18 ans, ne s'est jamais exprimé de manière officielle. L'unique fois qu'il s'est fait voir officiellement en public fut sa rentrée lors de la rentrée parlementaire de septembre 2020. Il devenait ainsi le premier ancien chef de l'État de la République démocratique du Congo à siéger au sénat après avoir quitté la présidence.
Il a cédé le tablier le 24 janvier 2019 à 49 d'âge. La constitution congolaise accorde aux anciens présidents le statut de sénateur à vie. Autorité morale de la plateforme politique Front commun pour le Congo (FCC), resté en coulisse une figure centrale et influente de la vie politique congolaise.Emma Muntu