Tout un chapitre du rapport a été consacré à l'achat des médicaments pour le Covid-19. D'emblée, le rapport précise que le ministère de la Santé n'a pas respecté les procédures relatives à l'Emergency Procurement pour l'achat des médicaments utilisés pour soigner le Covid-19.
L'octroi des contrats a été fait sans les recommandations du comité technique, des cachets de Molnupiravir ont été achetés d'une compagnie qui n'avait pas de track record à un prix exorbitant, deux autres pharmacies qui ont été sélectionnées pour l'importation des médicaments n'avaient pas les autorisations nécessaires. Il y a aussi des injections importées «in absolute disregard of the requirement of the law».
Qui sont les responsables ? Le rapport met en lumière une personne, nommée «Officer X» dans le document. Ce fonctionnaire a porté toutes les demandes d'achats au Senior Chief Executive sans l'approbation des directeurs. Il a aussi initié, de son propre chef, l'achat de plusieurs médicaments sans l'aval des directeurs. Le fonctionnaire X est aussi celui qui a soumis une requête pour l'achat d'un million de cachets de Molnupiravir au prix de Rs 79,92 l'unité. Par la suite, il a aussi recommandé l'achat de Tocilizumab.
Entrepreneur mediocre
«No approved requests from the user departments together with the quantity needed could be produced to NAO for these purchases.» Même le ministère fait ressortir que sa motivation dans cet achat doit être déterminée. Son nom revient aussi pour l'achat du Tigecycline, encore une fois sans l'aval des directeurs. Le ministère dit ne pas être au courant de l'utilité de ce médicament et qu'il n'y a jamais eu de contrat entre le ministère et le fournisseur.
En 2019, le ministère de la Santé a octroyé le contrat pour le nettoyage des toilettes et des salles de bains des établissements de santé au prix de Rs 105,5 millions, sans la TVA. Depuis son échéance et malgré le résultat médiocre, le ministère a renouvelé sur une base mensuelle ce contrat qui a d'ailleurs été octroyé sans respecter les procédures.
Idem concernant les services de gardiennage. D'ailleurs, dans un cas, il a été établi qu'un gardien ne s'était pas présenté sur son lieu de travail pendant un mois. Malgré la performance qui laisse à désirer, le contrat de la compagnie a été renouvelé, et l'ICAC a démarré une enquête sur l'octroi de ce contrat.
Liste d'attente interminable
60 % des patients qui doivent se faire opérer des yeux sont sur une liste d'attente depuis au moins six mois. Des 9 341 patients opérés entre juillet 2021 et juin 2022, 16 ont dû attendre plus de cinq ans et 191 ont attendu entre deux et cinq ans. Pour réduire le temps d'attente, le ministère avait décidé en mai 2022, d'augmenter le nombre de chirurgies pour la cataracte. Mais faute de médicaments, ces sessions ont été mises en attente et la situation était toujours stagnante en octobre 2022.
Par ailleurs, il a aussi été noté que l'inventaire des stocks se fait à travers un site non sécurisé et le risque de «modification, loss and leakage of sensitive information» est réel.