Le livre poétique de Kouam Tawa paru « Aux cailloux des chemins » est dédié à cet illustre homme de culture décédé en 2020, au pic de la Covid-19 ; mais pas que.
Kouam Tawa a sorti du grand art. Le poète a tout dans le livre intitulé Ôhó, 100 pages environ, code Isbn 9782493404022. « Cet ouvrage est recommandé comme un livre de chevet, à garder comme la prunelle des yeux », conseille un amoureux de la poésie. D'après l'auteur, la mention Centre national du livre (Cnl) inscrite à la dernière de couverture, signifie que le livre a été obtenu, à l'issue d'une sélection par un comité d'experts en poésie.
« Je ne suis pas fan de la poésie, encore moins de la lecture, mais j'ai pu lire ce livre en un seul trait », déclare la gestionnaire d'entreprise, Marie Blaise. Elle dit avoir découvert le livre à Yaoundé pendant la semaine de la littérature, déroulée à l'Institut français du Cameroun. La cerise sur le gâteau d'après elle étant la cérémonie de dédicace du livre à la médiathèque de l'institut. Pendant ladite dédicace, Kouam Tawa a démontré le « grand artiste » qu'il est et a prouvé toute la dimension internationale que l'on que l'on reconnait de lui. Ce jour, les mots ont chanté, lui -même les a mis en harmonie. Le balafoniste, Fotié qui l'accompagnait, caressait son balafon pentatonique, en y collant chaque note à un mot, chaque silence à une ponctuation et en ressortant les rifts quand le poète-clameur est calme.
Pendant la cérémonie, l'artiste-poète a promené les participants dans son univers. Il a fait rire, il a fait pleurer. Le public est passé par toutes les émotions, où joie, peine, beauté de l'art ont fait bon ménage.
« Ôhó », de Kouam Tawa, est manière de dire au revoir chez les grassfield. A chaque fois qu'il prononçait, ôho, il faisait les gestes de la main pour dire au revoir. Il ne s'agit pas uniquement de dire au revoir à Wakeu Fogaing, le comédien, poète, dramaturge, disparu il y a quelques années, mais de ressortir les différentes formes de Ôhó. En les clamant, Kouam Tawa a pleuré ; pas comme des comédiens pleurent dans une représentation. Il a pleuré artistiquement, mais il a pleuré au point où l'on imaginait les larmes dégouliner de ses yeux, fixés sur le public qui le regarde avec toute l'admiration.
Tout est différent chez Kouam Tawa. Après la dédicace, il n'a pas eu besoin des échanges avec des journalistes et avec le public pour mieux cerner le chef-d'oeuvre qui vient de paraitre. Tout est dans les mots, tout est dans les silences, tout est dans le gestuel, tout est aussi dans sa parfaite diction. Ce qui reste à faire c'est de se procurer l'ouvrage à tout prix, et le lire pour comprendre la force des mots et la puissance de la poésie
Sa signature
« Ôhó est au revoir, là d'où je viens. Bonjour s'y dit, mot à mot ; As-tu dormi? Ôhó est au revoir pour nous autres, est notre kenavo. Une personne à une autre proche ou pas qu'elle quitte pour un temps court ou long: Ôhó! Un arbre à l'oiseau qui s'éloigne de sa branche pour monter vers le ciel ou descendre vers la terre : Öhó! Une pirogue à la rive d'où elle part à la tombée de la nuit ou au lever du jour : Öhó! Ôhó est adieu là d'où je viens.
Kouam Tawa est une source qui ne tarit pas. Près de 25 ouvrages parus dans des plus grandes maisons d'édition, portent sa signature. On peut citer dans la série poésie entre autres, « Transe sans danse, Ficelle, 2021 ; Ouh-ouh-ouh, jeunesse, Tertium éditions, 2021 ; Eux et nous, jeunesse, La souris qui raconte, 2021 ; Trois léopards, jeunesse, Mazeto Square, 2021 ; Prends le chemin des rêves, jeunesse, Papiers coupés, 2021 ; À mi-mots, Unicité, 2020 ; A comme Afrique, jeunesse, Gallimard Jeunesse Giboulées, 2020 ; Terre mienne, Clé, 2020.