En Guinée, des coupures d'électricité durant le ramadan, à Kankan, y ont provoqué des mouvements de protestation. Le fournisseur local assure pourtant avoir envoyé de l'équipement pour renforcer la desserte de la seconde ville du pays.
En Guinée, Kankan, la deuxième ville du pays, est le théâtre de mouvements de protestation depuis le week-end du 25-26 mars 2023. Les manifestants dénoncent le manque d'électricité dans la ville d'où est originaire le colonel Mamadi Doumbouya, actuel président de la transition.
La direction d'EDG, le fournisseur guinéen d'énergie, affirme avoir envoyé de l'équipement pour renforcer la desserte en électricité de Kankan. Mais selon les mécontents, les délestages continuent.
Deux pannes successives ont occasionné des coupures
Ce n'est pas la première fois que Kankan proteste contre les délestages. Le bastion électoral de l'ancien président Alpha Condé affiche les mêmes revendications depuis quelques années. La semaine dernière, le directeur général d'EDG s'y est rendu avec deux nouveaux groupes, pour renforcer l'équipement vétuste de la centrale électrique de la ville, avec l'engagement de fournir de l'énergie de 18h à 6h du matin, à partir du début du ramadan.
Un pari tenu selon EDG. Mais, ce week-end et en début de semaine, deux pannes successives ont occasionné des coupures. Des coupures de courte durée, d'après le fournisseur, mais qui ont suffi à mobiliser les habitants de plusieurs quartiers qui ont occupé les carrefours et incendié des pneus dans la soirée, ainsi que le portrait du président Mamadi Doumbouya.
Le meneur du Mouvement pour l'électrification de la région Haute-Guinée, Ousmane M'Bia Kaba, constate pourtant une amélioration de la desserte en électricité depuis quelques jours. Il estime que ses manifestations sont spontanées et déplore que les autorités locales n'aient pas informé la population des problèmes que rencontre la centrale. Malgré tout, le militant défend les protestataires, « car trop de promesses ont été faites depuis 10 ans ».