Nous apprenons à l'instant même la mort du journaliste Bounya Lottin. Selon une source familiale, son corps sans vie, attaché et présentant des traces de sévices a été retrouvé à Souza, une localité urbaine, commune de Bonalea, département du Moungo, région du littoral située à une vingtaine de km de la ville de Douala où il résidait régulièrement au quartier Deido. C'était pendant le week-end dernier.
Bounya Lottin est un des journalistes les plus talentueux que le Cameroun ait connu. A l'ouverture démocratique intervenue au Cameroun dans les années 90, il s'engage, aux cotés des défenseurs des droits de l'homme et de la liberté d'expression dans le cadre du journalisme de « combat pour plus de liberté » Pointilleux dans ses écrits et iconoclaste dans ses positions, il signe alors ses plus beaux articles dans le Journal La Nouvelle Expression qui sort des fonts baptismaux d'une presse engagée.
Bounya Lottin fera bouger les lignes avec Severin Tchounkeu le Directeur de Publication, Jean Marc Soboth, Gilbert Tchoumba et les autres. L'univers médiatique est alors animé par ce qu'on appellera la « sainte trinité », une presse aux avant-postes de lla liberté d'Expression constituée des journaux Le Messager, Challenge Hebdo et la Nouvelle Expression. Il va alterner des noms de signature : Bounya lottin ou François Lasier sur des articles dithyrambiques qui vont lui attirer des ennuis d'une police acquise à la cause de l'establishment réfractaire à tout changement.
Pour l'heure il est difficile de donner les conditions et les causes exactes de la mort de cet homme des médias. Les mêmes sources familiales nous indiquent l'interpellation des suspects à la police judiciaire de Douala ou une enquête a été ouverte. En attendant, le corps de Bounya Lottin a été transférée de la morgue de l'hôpital de Dibombari à l'hôpital Laquintinie de Douala.
Nous y reviendrons