L'Alliance nationale pour la fortification (ANF) a organisé avec l'appui de Catholic relief services une formation sur la fortification alimentaire à grande échelle, au profit des membres du Club des journalistes et communicateurs pour la nutrition et la sécurité alimentaire (CJCN-SA) et ceux de la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) du 21 au 23 mars 2023 à Bobo-Dioulasso.
Les médias tout comme la Ligue des consommateurs (LCB) peuvent jouer un grand rôle dans la lutte contre les carences en micronutriments qui est devenue un véritable problème de santé publique.
C'est conscient de leur efficacité dans la promotion, la sensibilisation et le plaidoyer en faveur de la fortification des aliments à grande consommation que l'Alliance nationale pour la fortification (ANF) a organisé, avec l'appui technique et financier de Catholic relief services (CRS), une session de renforcement de capacité du 21 au 23 mars 2023 à Bobo-Dioulasso dans le cadre du projet fortification alimentaire à grande échelle en Afrique de l'Ouest, financé par la fondation Bill et Melinda Gates.
Durant 72 heures, la quarantaine de journalistes regroupés au sein du Club des journalistes et communicateurs pour la nutrition et la sécurité alimentaire (CJCN-SA) qui avait à ses côtés des membres de la Ligue des consommateurs du Burkina (LCB) ont eu droit à une dizaine de communications relatives à la fortification alimentaire à grande échelle.
Il s'agit entre autres de l'état des lieux de la fortification des aliments de grande consommation au Burkina Faso ; du contrôle des produits alimentaires fortifiés et de la problématique des carences en micronutriments et les stratégies de lutte et les textes réglementaires et législatifs en matière de fortification des aliments de grande consommation au Burkina Faso.
Selon le représentant de l'ANF, Dr Abdoulaye Gueye, il existe plusieurs formes de malnutrition, notamment le surpoids, l'obésité et les carences en micronutriments ou faim cachée.
De son avis, la fortification des aliments à grande consommation constitue des moyens efficaces pour lutter contre ces carences en micronutriments. Mais celle-ci n'est pas suffisamment partagée au sein de la population.
Trois aliments fortifiés
Dr Gueye a rappelé que des aliments enrichis existent et que l'Etat a fait l'effort de choisir trois éléments que sont : le sel qui est enrichi en iode ; l'huile raffinée qui est enrichie à la vitamine A et la farine à savoir le blé qui est enrichie en fer et en acide folique.
« Une chose est de savoir élaborer une norme, de la faire connaitre par la population, mais surtout il faut de la sensibilisation pour que les premiers acteurs qui sont les producteurs et les importateurs puissent se l'approprier et savoir l'intérêt qu'il y a de mettre à disposition les aliments fortifiés pour un meilleur être de la population », a-t-il déclaré.
Dans son intervention, le conseiller technique régional/Santé et nutrition Afrique de l'Ouest, Mawuli Sablah, représentant la directrice pays de CRS, a indiqué que les carences en micronutriments chez les enfants dès la naissance hypothèque leur avenir et les expose aux maladies.
En outre, elles contribuent à plus de 50% du décès des enfants. D'où son appel aux journalistes et à la LCB à s'impliquer dans la sensibilisation de la population. Il a par ailleurs justifié le choix porté sur l'huile, le sel et la farine pour être enrichis parce que 70% de la population consomme ces aliments.
Mawuli Sablah a saisi l'occasion pour déplorer le refus de certains opérateurs économiques et unités industrielles de fortifier ces aliments de grande consommation en iode, en vitamines A, en fer et en acide folique.
En plus des communications, les membres du CJCN-SA et de la LCB ont effectué une visite d'immersion dans des usines industrielles et semi-industrielles au nombre desquelles la SN-Citec, l'usine huilerie et savonnerie du Faso, grand moulin de Mè, et lemoulin du Sahel.
La dernière phase de l'atelier a été les échanges entre les journalistes et la LCB pour une collaboration pour faire en sorte que les populations comprennent le bien fondé des aliments fortifiés pour éviter la carence en micronutriments responsable de la malnutrition.
A l'ouverture des travaux, le directeur général de la communication, Raphaël Kafando, représentant le ministre de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, a insisté que journalistes et communicateurs ont un rôle essentiel à jouer dans la sensibilisation à ce sujet important en aidant à garantir que tous les Burkinabè aient accès à des aliments nutritifs et fortifiés.
« Vous avez le pouvoir d'informer et d'éduquer le public sur les avantages des aliments enrichis, quels aliments sont fortifiés et comment les incorporer dans son régime alimentaire. Grâce à vos reportages, vous pouvez sensibiliser à l'importance des aliments fortifiés et aider à dissiper les mythes ou les idées fausses qui peuvent exister. Mais nous ne pouvons pas atteindre nos objectifs sans votre soutien », a interpellé le DG de la communication.